Le Lido des Champs-Elysées

Avant d’être connu comme cabaret, le Lido désignait un établissement de loisirs aménagé en 1928 sous les arcades des Champs-Élysées. Pensé par l’industriel Francisque Chaux et confié à l’architecte René Berger, ce complexe souterrain abritait une salle de danse, un bar, un hammam, un institut de beauté, ainsi qu’une piscine entourée d’une plage artificielle. Inspirée par une célèbre station balnéaire vénitienne, la composition reposait sur un principe d’unité architecturale, avec un soin particulier accordé aux matériaux, à l’éclairage et à la continuité des circulations.

Le Lido original n’était pas un lieu de spectacle au sens strict, mais un espace pensé pour le bien-être et la détente d’un public urbain aisé. Son accès depuis les Champs-Élysées menait à un univers clos et soigneusement mis en scène : colonnes, mosaïques, tentures, miroirs et plafonds à caissons créaient une atmosphère cohérente, à la fois fonctionnelle et décorative. Le projet fut interrompu par une liquidation judiciaire en 1933, avant d’être repris et transformé quelques années plus tard en salle de spectacle, puis en cabaret en 1946, amorçant une nouvelle histoire qui allait faire du Lido un lieu emblématique du Paris nocturne.

Une mise en scène fastueuse (1928)

La Construction Moderne consacre en juin 1928 plusieurs numéros à ce projet, avec une série d’articles signés René Berger et Antony Goissaud. On y découvre l’ensemble des dispositifs architecturaux et techniques déployés pour aménager ce vaste complexe dans un sous-sol contraint, et la manière dont chaque espace – piscine, hammam, bar, salons – a été pensé dans une logique de cohérence et de confort. Le Lido apparaît comme un exemple abouti d’architecture intérieure intégrée au service des loisirs urbains.

La Construction moderne, no. 37, 1927-1928. Lire l'article 
La Construction moderne, no. 38, 1927-1928. Lire l'article