Grands oubliés de l’histoire, les Magasins Crespin-Dufayel sont un symbole incontournable de la démocratisation du commerce parisien durant la Belle Époque, ouvrant l'accès aux biens de luxe à un public toujours plus large.
Les Grands Magasins Crespin-Dufayel à Paris, créés en 1865 sous le nom de « Palais de la Nouveauté » par Jacques Crespin et repris par Georges Dufayel en 1890, ont révolutionné le commerce populaire de l’époque grâce à la vente à crédit, rendant accessibles des biens inabordables pour les classes populaires.
Entre 1874 et 1913, sous la houlette d’architectes comme Marcel Lebègue et Gustave Rives, les magasins se sont étendus pour devenir l'ensemble commercial le plus grand de sa catégorie, proposant une offre diversifiée – du mobilier aux équipements pour la maison – et séduisant sa clientèle par une expérience marquée par des installations spectaculaires telles qu’un phare illuminant le ciel de Paris. L'entrée monumentale du magasin principal, décorée par Dalou et Falguière, en faisait un lieu représentatif de la Belle Époque. Fermé en 1930, il reste un lieu emblématique du luxe populaire et de l’innovation commerciale.
Généalogie d'un projet pharaonique (1892)
En 1892, La Construction moderne publie une série de trois courts articles sur l'évolution technique et architecturale des Grands Magasins Dufayel. Le premier retrace, depuis 1869, la fondation et l'extension des bâtiments sur le boulevard Barbès, illustrant les défis des remblais et l'agrandissement progressif sur un terrain en pente. Le second détaille la conception ingénieuse des écuries, avec une structure métallique et des colonnes en fonte assurant stabilité et circulation. Enfin, le troisième met en lumière la révolution de l'éclairage électrique, dont un réseau de près de 70 000 points lumineux transforme l'ambiance et témoigne de l'innovation de l'époque.
La Construction moderne, 7ème année, no. 21, 22 et 24, 1892. Lire l'article
Les agrandissements par Gustave Rives (1896)
En 1896, la revue publie une deuxième série d’articles, plus succincts, qui détaillent les récentes transformations des Établissements Dufayel. Ces agrandissements, réalisés rue de Clignancourt sous la direction de Gustave Rives, confèrent aux bâtiments un luxe remarquable, tant dans leurs installations que dans leur décoration intérieure et extérieure. L’architecte a bénéficié d’une liberté créative totale, collaborant avec des artistes renommés tels que Dalou et Falguière, qui ornent la façade et le dôme central. Les dessins détaillés révèlent ainsi l’harmonie entre une structure industrielle rigoureuse et l’art sculptural de l'époque.
La Construction moderne, 2ème série, 1ère année, no. 23, 29, 34, 1896.
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Un lieu à la croisée de l'architecture et de l'art (1900)
Les agrandissements réalisés sous la direction de Gustave Rives témoignent d’une collaboration étroite entre architecture et art. En 1900, La Construction Moderne détaille un nouvel escalier en ossature de fer, doté de quatre départs, qui dessert l'ensemble des étages sur une portée de 14 mètres sans support intermédiaire. Deux ans plus tard, la revue relate un concours invitant artistes et ouvriers d'art à créer une œuvre symbolisant le style de l'époque, un projet évalué par ministres, membres de l'Institut et professeurs, visant à promouvoir l'innovation artistique.
La Construction moderne, 2ème série, 5ème année, no. 30, 1900. Lire l'article
La Construction moderne, 2ème série, 8ème année, no. 30, 1902. Lire l'article
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