Les immeubles Walter au Bois de Boulogne

Au début des années 1930, la démolition progressive des fortifications de Paris, connues sous le nom d’« enceinte de Thiers », libère de vastes emprises en lisière du Bois de Boulogne. Et c'est sur l’un de ces anciens glacis militaires, à la porte de la Muette, que l’architecte Jean Walter réalise un ensemble résidentiel de haut standing destiné à une clientèle fortunée. Construit entre 1929 et 1931, cet ensemble de trois immeubles s’organise autour de jardins et de cours intérieures dans une composition symétrique et aérée. L’ensemble, de style Art déco, reprend les principes de la cité-jardin, alliant façades en pierre, larges baies vitrées coulissantes, terrasses plantées et une gamme complète de services intégrés.

Monumentaux et élégants, les immeubles offrent des vues dégagées sur le bois et les alentours. Ils sont dotés dès l’origine d’équipements avancés : garage souterrain de 10 000 m², chaufferie centrale, vide-ordures, ascenseurs rapides, monte-charges, et isolation thermique par double paroi. Conçu comme un modèle d’habitat moderne, l’ensemble se distingue par la rationalité de son plan, la qualité de sa construction et la qualité de ses finitions (ferronneries de Raymond Subes, halls d’entrée en pierre, paliers lumineux, etc.). Classés monuments historiques en 2006, les immeubles Walter demeurent l’une des adresses résidentielles les plus prestigieuses de la capitale. De nombreuses personnalités y ont résidé, parmi lesquelles la comédienne Catherine Deneuve, le couturier Pierre Balmain, le chef d’entreprise Serge Dassault, le footballeur Samuel Eto’o, le parfumeur Pierre Guerlain ou encore le marchand d’art Paul Guillaume.

Un nouveau modèle d’habitat de luxe (1932)

Dans son numéro du 14 février 1932, La Construction Moderne consacre un article approfondi à cet ensemble. Il en détaille la conception, les choix constructifs et les solutions techniques mises en œuvre pour intégrer confort, esthétique et performance. On y découvre notamment la distribution des espaces, l’organisation des services et les caractéristiques des équipements souterrains. Un témoignage précieux sur l’architecture résidentielle de luxe à Paris dans l’entre-deux-guerres.

La Construction Moderne, n°21, 1931-1932. Lire l'article