En 2005, la Chine met en place un programme d’édification des « nouvelles campagnes socialistes » dans le cadre de son 11e plan quinquennal. Le monde rural est placé au cœur des enjeux économiques, et sociaux du pays. Quinze ans plus tard, quels en sont les impacts spatiaux et territoriaux ? Le taux d’urbanisation est passé de 18% lors de l’ouverture économique de la Chine à 58,5% en 2017. La propriété des logements dans les villes a provoqué la plus grande redistribution de revenus, de pouvoir et de statut social de l’histoire. À qui bénéficie l’urbanisation et à qui porte-t-elle préjudice ?
L’écart de niveau de vie entre les urbains et les ruraux est alimenté par la dualité du système foncier. Dans les secteurs ruraux, le foncier peut être commercialisé une fois modifié son statut de terre collective, sans que les bénéfices en soient pour autant attribués aux habitants. L’urbanisation des campagnes chinoises reproduirait-elle un modèle urbain, selon lequel la construction immobilière se répondrait en partie à des programmes économiques nationaux mais aussi à des initiatives locales ?
Quels sont les effets de l’application concomitante de schémas directeurs et de projets de promoteurs locaux ?
La dualité du régime foncier, et les modifications de son statut pour construire les campagnes provoque une mise à l’écart d’une partie de la population. Qu’en est-il du développement économique, culturel, social et environnemental des territoires ? Quelles sont les ambiguïtés institutionnelles engendrées par les droits liés à la propriété ?
Marlène Leroux, architecte, a eu l’occasion de confronter sa pratique et son regard d’architecte à différents sites dans les provinces du Shandong, du Sichuan, du Henan, qui lui ont servi de support à l’élaboration d’une thèse de doctorat à l’EPFL. Elle en a tiré un livre, Terres chinoises, mutations et défis urbains en milieu rural, publié en septembre 2019 aux éditions Métis Presses.
Miguel Elosua, juriste, a séjourné plusieurs années à Shanghai, où il a étudié de près l’évolution du droit foncier. Il a consacré sa thèse à la dualité du système foncier chinois, vecteur de profondes inégalités sociales.
Caroline Bodolec est ethnologue, chargé de recherche à l’EHESS. Ses champs de recherche portent sur le Patrimoine culturel immatériel en Chine et plus particulièrement sur le nord de la province du Shaanxi ainsi que sur l'histoire de la construction et l'anthropologie des techniques dans la Chine impériale et contemporaine.
Avec
- Miguel Elosua, juriste, docteur en droit chinois (ECUPL-Shanghai), docteur en sciences sociales (EHESS-Paris), chercheur associé au Centre d’Études de la Chine Moderne et Contemporaine
- Marlène Leroux, architecte, Docteur ès Sciences, Associée Atelier Archiplein, Coordinatrice scientifique MAS Urbanisme UNIGE - EPFL
Modération : Caroline Bodolec, ethnologue, chargée de recherche au CNRS
Informations pratiques
Plateforme de la création architecturale
7 avenue Albert de Mun
Paris 16e
Métro Iéna ou Trocadéro
Inscription obligatoire, entrée libre et gratuite dans la limite des places disponibles.
Les valises, quelle que soit leur taille, et les sacs de grande contenance sont désormais interdits dans la Cité.