En ces jours où la rentrée des classes est dans toutes les têtes, nous vous proposons une incursion à Puteaux, ville de la petite couronne parisienne située à l’ombre des tours de La Défense, pour découvrir le remarquable groupe scolaire Marius-Jacotot conçu par les frères Édouard (1904-1984) et Jean (1897-1989) Niermans.
La construction du groupe scolaire Marius-Jacotot par Édouard et Jean Niermans s’inscrit dans un programme édilitaire ambitieux lancé par la municipalité putéolienne durant les années 1930 pour répondre à un accroissement important de la population. En dehors de cet équipement éducatif, plusieurs réalisations furent ainsi confiées aux deux frères parmi lesquelles compte notamment le nouvel hôtel de ville de Puteaux.
La situation géographique exceptionnelle de ce groupe scolaire, érigé à flanc de colline entre 1933 et 1938, offre un panorama sur Paris et ses environs qui confère au bâtiment certains des atouts propres aux écoles de plein air, mais également certaines exigences relatives à l’étroitesse du terrain et à sa déclivité. De cette double contrainte, les architectes ont fait une force. La position dominante de l’édifice longiligne abritant les salles de classes, sur la partie la plus haute du terrain, permet de tirer astucieusement profit de l’inclinaison du site pour installer une piscine, accessible à la fois depuis la rue et depuis le groupe scolaire, dont le toit-terrasse sert de cours de récréation.
Lors de sa création, l’équipement rassemblait dans un seul corps de bâtiment une école maternelle et deux écoles primaires, l’une pour filles, l’autre pour garçons, dédiées à l’accueil de 1 200 enfants. L’élégante silhouette étagée de l’édifice, tout comme son horizontalité, étaient accentuées par l’utilisation d’un revêtement linéaire de briques rouges et de longue baies vitrées ininterrompues. Cet agencement, évocateur d’une prou de navire, permettait d’aérer les pièces et d’orienter l’ensemble des classes vers le soleil, tout en réservant les espaces administratifs à des endroits moins exposées. Les intérieurs et le mobilier, dont une partie est signée des Ateliers Jean Prouvé, témoignaient quant à eux d’une recherche de modernité raffinée et de gaieté colorée.