Penser et vivre la ville autrement, Tony Garnier au tout début du XXe siècle l’a rêvé ! Il l’a dessiné aérée, adaptée aux besoins de l’homme. Cette utopie apparait comme la première synthèse d’un urbanisme moderne, abordant l’ensemble des problématiques de la grande métropole.
Avant-gardiste, cette cité l’est à plus d’un titre. La ville, entièrement neuve, créée ex nihilo est conçue pour répondre aux besoins de la société industrielle. Équipements administratifs, scolaires, hospitaliers, culturels et sportifs ont été pensés pour être facilement accessibles depuis les quartiers résidentiels. Les circulations piétonnières séparées des axes réservés à l’automobile prouvent le souci que l’architecte accordait au bien-être des habitants.
Cette cité, inspirée du roman Travail d’Émile Zola, est la traduction architecturale d’un idéal socialiste utopique ; elle révèle la dimension politique du métier d’architecte et entre aujourd’hui encore en résonance avec les enjeux de la ville contemporaine.
Une maquette à l’échelle 1/5000, réalisée entièrement en métal en 2007 ainsi qu’un exemplaire d’Une Cité Industrielle. Étude pour la construction des villes de Tony Garnier, sont actuellement exposés dans la Galerie d’architecture moderne et contemporaine.
Tony Garnier élabore entre 1901 et 1904 une première série de dessins relatifs à une cité industrielle idéale alors qu’il est pensionnaire à la villa Médicis à Rome. En 1917, il en publie une version modifiée et largement complétée sous la forme d’un recueil intitulé Une Cité Industrielle. Étude pour la construction des villes. Cet ouvrage, qui connut un important succès, est aujourd’hui considéré comme le premier manifeste de l’urbanisme du XXe siècle.