Le patrimoine architectural de villégiature balnéaire sur les rives de la Mer Noire, qui s’étend des villas et casinos des années 1930 aux grandes stations des années 1950 et aux équipements collectifs socialistes des années 1960 et 1970, est un témoignage riche d’une histoire collective, sociale, culturelle et artistique.
Des sites d’intérêt majeur sont aujourd’hui vacants et menacés par des aménagements contemporains ou des démolitions. L’École de Chaillot, le département Formation de la Cité de l’architecture et du patrimoine, s’est saisie du sujet pour élargir sa plus ancienne coopération en Bulgarie aux pays d’Europe du Sud-Est : Roumanie, Moldavie et Ukraine, tous concernés.
Après deux séminaires de structuration d’un réseau d’experts enseignants, architectes du patrimoine, architectes en chef des Monuments Historiques, universitaires et historiens de l’art, des professionnels issus des 5 pays (France, Bulgarie, Roumanie, Moldavie et Ukraine), un atelier sur site sera organisé avec les élèves de chaque nationalité, sur la localité d’étude choisie, à la station balnéaire d’Eforie-Sud en Roumanie.
Les enseignants-experts identifiés par l’École de Chaillot devront faire travailler les élèves sur les pathologies et les dommages des sites retenus :
- Infrastructures comme les digues-promenades, les jetées, les embarcadères, etc. ;
- Réalisations qui concilient le paysage urbain et naturel ;
- Infrastructures touristiques caractéristiques de ces stations balnéaires (bains, casino, théâtres, villas, entre autres).
Les spécialistes conviés, élèves comme enseignants, seront amenés demain à intervenir sur la restauration d’édifices et d’ensembles urbains et paysagers remarquables ayant subi de lourds dommages. Cela requiert pour l’architecte restaurateur des apports de compétences variées et complémentaires (ingénieur, urbaniste, paysagiste, sociologue, entre autres) ainsi qu’une grande exigence scientifique. En ce sens, l’échange d’expériences entre spécialistes issus des différents pays, sur le terrain, représente une expérience collective unique, créative et propice à l’émulation.
Par la suite, ce réseau de professionnels pourra travailler à nouveau ensemble pour faire face aux futurs défis de la région, comme la reconstruction du patrimoine balnéaire d’Odessa. Une seconde phase du projet pourra également être envisagée pour élargir aux pays de l’Adriatique : Albanie, Monténégro et Croatie, concernés par les mêmes problématiques.