Un âge d’or de la villégiature balnéaire (2/3)

Après l’avènement des bains de mer à visées thérapeutiques sur les côtes de la Manche et de la Méditerranée au début du XIXème siècle, l’influence des Riviera françaises et italiennes a été suivie, sur la rive nord de la mer Noire, de l’implantation d’un cordon de villégiatures entre Yalta et Odessa. Dès la fin du XIXe siècle, les élites aristocratiques et intellectuelles européennes s’y retrouvent et l’on voit apparaître les premières villas.

Dans l’entre-deux guerres, les villas modernistes se développent et les casinos façonnent désormais la promenade. Ce lieu propice à la création artistique et culturelle attire bientôt des figures clés de l’architecture moderne d’Europe du Sud Est, telles Henrieta Delavrancea-Gibory ou Cezar Lăzărescu, architectes roumains.

Le littoral de la mer Noire devient par la suite un laboratoire de la construction de villégiature de bord de mer avec de nouveaux processus de construction industrialisés en béton. À partir de la fin des années 1950, les débuts du tourisme de masse transforment le front de mer, avec l’apparition de grandes stations balnéaires, comme à Albéna en Bulgarie et à Eforie en Roumanie. La région deviendra également emblématique de l’architecture socialiste des régimes communistes, durant lesquels florissent nombre d’infrastructures collectives : théâtres et cinéma en plein air, bains et colonies pour enfants.

50 ans plus tard, l’altération des bétons en atmosphère marine, les contraintes d’isolation vis à vis de la chaleur et du froid, les menaces induites par le dérèglement climatique et la pression touristique toujours croissante, imposent de protéger, d’adapter et de pérenniser ce patrimoine architectural désormais vacant et pourtant emblématique de cette histoire collective unique.

Un atelier pédagogique sur ce thème organisé par l’Ecole de Chaillot et rassemblant des élèves-architectes de 5 pays à découvrir…