Mini Maousse invite une jeune génération d’étudiants en architecture, art, design, paysage ou ingénierie à s’engager dans un processus de recherche-action.
Cette année Mini Maousse propose de concevoir une Virtual Schŏla, une ebox à l'ère du cloud.
Résultats du concours Mini Maousse 7
Le Mobilab, Lauréat, Grand prix
Exposition et présentation des projets
Catalogue
Concevoir une Virtual Schŏla
Les oubliés d’Internet
En 2016, Ken Loach recevait la palme d’or pour Moi, Daniel Blake, film dénonçant l’exclusion liée au chômage, à la maladie, à la vieillesse et à la fracture numérique. À cause de problèmes cardiaques, Daniel Blake, ouvrier, doit s’arrêter de travailler. Mais les services sociaux anglais le privent de l’allocation d’invalidité à laquelle il a droit. Il peut faire appel mais la procédure sera longue. Il décide donc en attendant de s’inscrire au chômage. Or pour cela il faut compléter un formulaire qui ne peut être rempli que numériquement. Comment faire quand on n’a pas l’habitude de se servir d’Internet ? Daniel Blake est confronté à des difficultés de poids pour obtenir ses droits.
La fracture numérique, c’est la disparité d’accès aux technologies informatiques, notamment à un ordinateur ou à Internet. Elle se calque bien souvent sur la fracture sociale et se manifeste entre pays riches et pays pauvres, zones urbaines et zones rurales. Avoir accès à Internet peut pourtant aider à défendre ses droits, ses idées, s’informer, communiquer, remplir des formulaires administratifs, acheter à prix compétitif, etc. Être exclu de la société numérique, c’est donc aujourd’hui être victime de nouvelles sources d’inégalités, qu’elles soient économiques, sociales ou culturelles.
En France, être internaute n’est une réalité pour tout le monde : 19,3 % des foyers ne possèdent pas d’accès à Internet, d’après le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie, 78 % de ces personnes ont plus de 60 ans, 90 % n’ont pas le bac et 44 % disposent d’un revenu inférieur à 1 500 euros par mois.
Si l’usage d’Internet se répand dans tous les secteurs, y compris dans les zones rurales, souvent habitées par des personnes âgées, les services, notamment publics, se dématérialisent de plus en plus, forçant les habitants à se connecter au web. Or, certaines personnes, comme le montre l’exemple de Daniel Blake, sont totalement dépassées lorsqu’il s’agit d’effectuer une télédéclaration ou un règlement sur la toile. Ces démarches peuvent vite devenir un parcours du combattant… Comment éviter des situations tragiques, presque désespérées, telles que celles que le film de Ken Loach nous expose ?
Mini Maousse 7
Le concours Mini Maousse lance cette année le défi de proposer des microarchitectures conviviales pour lutter contre la fracture numérique. L’enjeu est de recréer une vie de quartier autour d’un module technologique dans les communautés rurales ou les zones urbaines sensibles.
Sorte de maison d’associations virtuelles, cet objet hybride autonome offrirait un espace d’(in)formation et de divertissement, d’où le choix de l’intitulé du concours : « Virtual Schŏla 1». Il s’agirait d’un espace d’apprentissage et de connaissance où la notion de loisir serait insufflée pour apporter aux usagers du plaisir, voire du réenchantement. Sa mobilité permettrait d’aller au plus proche des utilisateurs, d’aller vers eux.
Cet équipement, bien sûr en lien avec une ou plusieurs associations et la municipalité, proposerait au voisinage de nombreux services grâce à l’apport des technologies de communication et d’une connexion internet de qualité. Initialement handicap pour les « oubliés d’Internet », la dématérialisation pourrait ainsi devenir source de proximité et offrir des avantages aux zones reculées en leur permettant d’accéder à des services jusque-là inaccessibles.
Cette e-box pourrait, en fonction du moment de la journée et du jour de la semaine, se transformer en e-école, bibliothèque numérique, salle de cinéma ou d’exposition, espace de coworking, cabine de visiophone publique et gratuite. Elle proposerait une entraide pour former à l’utilisation de l’ordinateur et d’Internet tout en offrant les services d’e-écrivains publics pour remplir numériquement les formulaires administratifs.
À quoi ressemblerait l’architecture de cette e-box nomade ? Quels usages pourrait-elle offrir ? Comment s’installerait-elle dans l’espace public ? Pourrait-elle proposer des extensions extérieures ? Comment rendre compte de la magie du numérique ? Tout cela est l’enjeu central du concours.
Fiona Meadows
Responsable de programmes Cité de l'architecture & du patrimoine
1- Du latin schola (« loisir studieux, leçon, lieu d’étude »), lui-même issu du grec ancien σχολή skholế « loisir consacré à l'étude ; leçon ; groupe de personnes qui reçoivent cet enseignement ». En bref, l’école est un lieu de loisir aussi bien qu’un lieu d’apprentissage.
Cahier des charges
Le site
Choisissez le(s) site(s) de votre choix ; il est important de conceptualiser votre projet dans un vrai site, en zones rurales ou en zones urbaines défavorisées.
La mobilité
Votre projet doit se transporter sur une plate-forme mobile type. Nous proposons plusieurs types : soit un camion-plateau (5 m de long, 2,2 m de large et de 2,2 m de haut), soit un châssis de caravane ou une remorque. La solution retenue doit pouvoir être utilisée avec un permis voiture (B).
Le projet doit être accessible quand il est sur le camion-plateau, mais il doit aussi pouvoir être « déposé » pour vivre sans le camion-plateau. Une fois posé, il doit pouvoir se déployer dans l’espace public.
L’autonomie
Votre projet sera connecté aux réseaux proches : électricité et eau.
Les utilisateurs iront aux toilettes à proximité de votre e-box. Il n’est pas demandé d’intégrer cela au projet.
L’architecture
Si le nom du concours contient le mot « box », il ne s’agit pas de dessiner une boîte mais une microarchitecture de qualité qui corresponde au sujet du concours, en indiquant bien l’intérieur architectural et le mobilier dans ses divers usages.
Il est demandé de voir comment votre projet peut s’étendre dans l’espace public.
Les usages
Votre projet pourrait, en fonction du moment de la journée ou du jour de la semaine, se transformer en e-école, bibliothèque numérique, salle de cinéma ou d’exposition, espace de coworking, cabine de visiophone publique et gratuite. Ce lieu proposerait une entraide pour former à l’utilisation de l’ordinateur et d’Internet tout en offrant les services d’e-écrivains publics pour remplir numériquement les formulaires administratifs.
Constructibilité
Vous devez fournir les informations nécessaires sur les techniques de construction et les matériaux utilisés.
Nous vous recommandons d’utiliser des matériaux à faible empreinte sur l’environnement (dont recyclabilité) et légers pour respecter la contrainte de poids.
Quelques informations sur le concours
Ce concours est gratuit.
Date finale de rendu : 10 janvier 2019, 16h
Qui peut s’inscrire ? Les étudiants de niveau 3e année, licence L3 ou au-delà, ou équivalence, inscrits pour l’année universitaire 2017-2018 ou 2018-2019 dans une école française, belge, suisse d’architecture, de design, d’art, du paysage ou dans une école d’ingénieurs.
Pour en savoir plus ou participer, consultez le règlement, avec le cahier des charges et les documents administratifs à rendre.
Une bibliographie et des exemples d’architectures sont également disponibles sur le site internet.
Jury du concours
Président : Jean Blaise, directeur du Voyage à Nantes
- Mireille Apel-Muller, directrice, Institut pour la ville en mouvement
- Emmanuelle Borne, rédactrice en chef, L’Architecture d’Aujourd’hui
- Julien Choppin, architecte, Encore Heureux
- Saskia Cousin, Anthropologue, Université Paris Descartes, Centre d’anthropologie culturelle (CANTHEL)
- Jean Deydier, responsable innovation, Emmaus Connect
- Arnaud Godevin, directeur de l’École supérieure du bois
- Marie-Christine Labourdette, présidente de la Cité de l’architecture & du patrimoine
- Mathieu Hugon, responsable de l’institut européen de la menuiserie ede l'agencement et de l'ébénisterie - Les Compagnons du Devoir
- Orianne Ledroit, directrice de la mission Société Numérique, Agence du Numérique
- Victor Massip, designer, agence Faltazi
- Fiona Meadows, responsable de programmes, département de la Création architecturale, Cité de l’architecture & du patrimoine
- Claude Sicart, président du PoleS, Villeneuve-la-Garenne
- Daniel Siret, directeur de l'UMR AAU 'Ambiance, Architecture, Urbanité), Ecole nationale supérieure d'architecture de Nantes
Visitor information
Cité de l'architecture & du patrimoine
1, place du trocadéro et du 11 novembre
75116 Paris
minimaousse@citedelarchitecture.fr
Calendrier
- 3 avril 2018 : Lancement du concours
- 10 octobre 2018 : Colloque à l'école d'architecture de Nantes
- 12 octobre 2018 : Colloque à la Cité de l'architecture & du patrimoine
- Du 7 au 10 janvier 2019 - 16h : Remise des dossiers de candidature
- du 15 au 16 janvier : présélection
- 12 Mars : Jury final
- Printemps - été 2019 : Atelier de fabrication de maquettes à grande échelle
- Qu'est-ce que la fracture numérique ?
- Qu'est-ce que la transformation numérique ?
- Transition numérique, qu'attendent les usagers ?
- Habiter avec les donnees numerique, Colloque 1
- Résultats du concours
- CATALOGUE - Mini Maousse 7
-
Livret concours et inscription
Cahier des charges et règlement du concours