Sujet du concours
Du premier abri primitif fait de branchages à la perfection du pavillon de thé japonais, de la cabane suburbaine bricolée du jardinier du dimanche à la haute technicité de la capsule spatiale, de la simplicité de l¹igloo à la tente de camping, la petite échelle se décline en architecture en de multiples projets et objets rivalisant d¹inventivité et de poésie. Mais le petit n'est pas qu¹un refuge pour l'imaginaire architectural plus contraint face à la complexité de la grande échelle. Le petit peut représenter une alternative radicale face à la standardisation du quotidien, à l'arbitraire de la mise aux normes. Par les contraintes qu'il doit satisfaire ou qu'il se fixe, il correspond aussi souvent à un autre modèle économique faisant appel, par exemple, à l'¹auto-construction, à la récupération dmatériaux, au transfert de technologies, développant une créativité qui ne se nourrit pas que de la culture établie et admise, mais cherche au contraire à être au contact de la diversité des modes de vie, des situations sociales, géographiques, des contextes humains.
Aujourd'hui, l'exploration de l'infiniment petit se trouve, avec tous les risques qui y sont associés,, au centre du développement de notre société. De la biogénétique aux nanotechnologies, l'avenir de l'environnement humain semble suspendu à la capacité de pouvoir pénétrer la matière dans ses replis les plus discrets. Parallèlement, la miniaturisation des techniques continue sa progression irrésistible, touchant jusqu'aux objets de notre quotidien, à l'instar du téléphone devenu portable' capable de filmer, de diffuser de la musique, d'écrire, de se positionner dans le monde entier.
L'autonomie offerte permet aussi de découvrir de nouveaux territoires qui ne sont pas que physiques. Ainsi, par l'interface réduite d¹une console de jeu' dont les noms sont déjà l'évocation d¹un environnement à explorer (X-Box, Game Cube, PlayStation...), il est possible de s'évader dans des environnements parallèles multiples. La réduction des objets du quotidien, associée à un accroissement de leurs capacités, est ainsi compensée par un phénomène d'expansion de l'espace dans de nouvelles directions.
L'architecture peut-elle suivre ce mouvement ? De nouveaux dispositifs sont-ils à concevoir pour répondre à cette évolution des pratiques et des modes de vie, qui interfère avec l'espace ? La culture de la miniaturisation et du tout-en-un trouve--t-elle un écho architectural ?"Mini maousse", une petite architecture, qui doit faire le maximum !
Fiona Meadows
Responsable de programmes / Cité de l'architecture et du patrimoine
Jury
Chantal Hamaide, Intramuros
Jean-Michel Knop
Fabien Lerat, artiste
Joelle Malichaud
Marie-Hélène Contal, Cité de l'architecture et du patrimoine
Alexander Von Vegesack, commissaire d'exposition
Duncan Lewis, architecte
Denis Grèzes
Lauréats
S.M.A.LL / Satellite Mobile pour un Art à deux ailes
Anne Derian - David Letellier / École d’architecture de Bretagne, Rennes
Mini-masse_#00 confessionnal_#00
Alexandre Doucin - Fabien Caridel - Cédric Lissajoux
École d’architecture de Nantes
La maison Lumi-air
Marc Douezi
Créapole, Paris
O2SU belvédère à poser sur les toits parisiens
Julie Facq - Julien Robert - Pablo Chauchat - Matthieu Muin
ENSCI / les Ateliers, Paris
Ré-créations
Ré-créations
ESA/ École spéciale d’architecture, Paris
L'exposition
L'exposition de maisons pour animaux pour le lancement du concours "Minimaousse, l’éloge du petit" a été présentée du 23 mai 2003 au 1er juin 2003 hors les murs au Grand Couvert, jardin des Tuileries.
L'exposition des maquettes et prototypes du concours a été présentée hors les murs au Jardin des Tuileries du 16 octobre 2004 au 28 octobre 2004.