Une brique peut en cacher une autre : pluralité des matières, modules et calepinages, au service d'un usage, d'une esthétique ou d'un message social
Captation de la 10e journée d'étude organisée par l'Ecole de Chaillot à Paris le 17 mai 2019
Poser son regard sur une brique, et c’est toute l’histoire de l’humanité qui surgit. Extraite à main d’homme de la terre, crue ou cuite, la brique possède une histoire culturelle et sociale hors normes. Qualifiée de matériau ingrat générant des formes « froides » et géométriques, ou, au contraire, ouvrant et étendant à l’infini le champ des techniques constructives, la brique incarne à elle seule des valeurs antinomiques dans le patrimoine bâti. Module pérenne et fragile, élément constitutif de structure et décor structurant, unique et reproductible (revisitant ainsi fortement la notion d’authenticité), vecteur d’interactions fortes avec son environnement et matériau d’isolation, creuse et pleine, les recherches actuelles portant sur les facettes de ce matériau simple et complexe seront abordées dans le contexte du projet de conservation-restauration du bâti patrimonial. A l’instar des précédentes journées d’études consacrées au bois et à la pierre, les qualités physico-chimiques de la brique, sa mise en œuvre, ses valeurs et usages, ses corpus et chantiers emblématiques seront questionnés par des architectes-praticiens, ingénieurs, archéologues, historiens, sociologues, physiciens et chimistes. Mais gageons également que l’esprit et les paroles de Frank Lloyd Wright seront convoqués : [la brique] C’est une chose banale et sans valeur, mais qui possède une propriété particulière…L’architecture, c’est la transmutation d’une brique sans valeur en une brique en or.
Paris : Cité de l'architecture et du patrimoine, copyright 2019