A la table du genre
Captation de la conférence prononcée le 16 mars 2023
Après une première année où nous avons mis en exergue les questions de « genre » au regard de l’urbain, de l’urbanité, de l’habitat, nous proposons de réaliser pour cette nouvelle session une observation plus précise des « situations qui fabriquent les genres ».. Les situations qui fabriquent les genres. Par « situations », nous entendons les lieux spécifiques et les objets qui, par leur fréquentation ou leur manipulation quotidiennes, contribuent à formater les comportements. Nous observerons comment leur projet, mené dans un esprit genré, pourrait décoloniser le regard que nous portons sur nos corps et sur nos comportements. Il s’agira donc de questionner plus précisément l’architecture, dans ses espaces intérieurs ou extérieurs, les espaces intimes ou ceux du brassage, ou encore les objets, les signes, les outils qui, associés aux espaces, induisent des comportements genrés. Nous examinerons ainsi trois situations. La préparation et la consommation de la nourriture – de l’espace de la cuisine à celui de la table – font depuis longtemps partie du champ des études anthropologiques. Le rituel mis en œuvre dans ces actes joue un rôle symbolique, mais il fonctionne aussi comme un formidable transmetteur de comportements codés et contraignants, par leur valeur symbolique. En retournant le prisme d’observation, nous questionnerons certaines situations comme la fabrique de la séparation : du partage domestique des rôles et de « l’assignation à la cuisine » jusqu’à la table comme lieu de convivialité, certes, mais aussi comme expression moins consensuelle des pratiques ethniques, religieuses, de classe, et, in fine, du genre.