Architecture chrétienne et iconographie : brève histoire de leurs rapports contrastés
Captation de la conférence prononcée le 15 novembre 2018
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- Construire pour le culte : projets artistiques et techniques au XXe siècle
Beaucoup d’églises construites depuis 1945 et de nos jours encore sont dépourvues de tout programme iconographique et paraissent vides. Cette absence de décor, parfois dénommée « la mystique du mur blanc», traduit une fascination de l’espace architectural comme tel, elle-même solidaire, d’une part, de l’exaltation du « génie » des architectes à la mode, que les autorités étatiques et/ou ecclésiastiques se flattent de solliciter, et d’autre part d’une saturation de la mémoire rétinienne : bien des chrétiens occidentaux en ont sans doute assez des églises sur-décorées, trop riches en statues ou en peintures. D’où peut-être la complicité du public. Témoin, en tout cas, les espaces cultuels construits par Le Corbusier (N.-D. de Ronchamp,1955; couvent de La Tourette,1959) ou, en date plus récente, la cathédrale d’Evry par M. Botta (1996) ou l’église Saint-Paul de Foligno par M. Fuksas (2009). N’était la présence d’un autel ou d’un crucifix archi-modeste, on peut parfois se demander ce qui les distingue d’une mosquée ou d’une salle de réunion futuriste... Une église réclame-t-elle obligatoirement un décor, des figures évoquant l’histoire sainte, la doctrine chrétienne ou les saintes personnes en lesquelles le Credo invite à se confier ? L’histoire deux fois millénaire des lieux de culte chrétiens est à cet égard instructive. Elle comporte plusieurs réponses, commandées par des spiritualités distinctes, que le conférencier passera en revue, afin d’aiguiser la réflexion critique et documentée concernant les choix contemporains