Le concours d’architecture en Europe : histoire et actualité : Cycle de conférences organisé par l’EPHE-PSL (HISTARA, EA 7347), la Cité de l’architecture & du patrimoine, l’ENSA Lyon.
La Cité de l’architecture & du patrimoine est partenaire d’un séminaire dont le thème peut retenir le grand public autant que les historiens et les architectes.
Transmettre la culture architecturale au public demande de fixer des repères, des incarnations : grandes figures, édifices qui ont opéré une rupture... Parmi ces repères, les grands Concours d’architecture royaux ou impériaux procurent à la fois des points de césure dans l’Histoire et des histoires donnant à l’architecture une dimension à la fois épique et humaine – ainsi le fameux Concours de 1860 pour l’Opéra de Paris et son lauréat, héros romanesque autant que fin politique.
Les architectes, eux, cherchent à comprendre pourquoi le Concours s’est si bien imposé depuis la fin du XXème siècle. Est-ce parce qu’il « mesure » au mieux les projets ou parce qu’il permet d’accorder, dans nos démocraties avancées, des enjeux discordants ? Pour les architectes, le concours est un mode de sélection du meilleur projet (habilement réinscrit par exemple en France dans la tradition méritocratique républicaine). Il est pour les élus un mode de décision, au nom des usagers-électeurs, le plus démocratique possible à l’exclusion de tous les autres. Les administrations réglementant, elles, un mode d’adjudication au nom duquel elles modèleront souvent, après la bataille, le parti final.
L’architecture s’accomplit comme « art utile et social » (Jean Nouvel) quand elle habite tous ces récits parallèles. Le cycle sur Le Concours d’architecture en Europe offre un champ de recherche aussi riche et complexe que le système d’acteurs qu’il observe.
Jeudi 27 mai 2021 : Les échelles du concours d’architecture.
Pour cette séance de séminaire, nous nous proposons d’interroger la question de l’échelle dans les concours d’architecture dans son histoire récente. Il s’agit de questionner notamment les ambitions de la maîtrise d’ouvrage, que les propositions doivent servir. Au-delà de l’échelle architecturale, on sollicite les architectes pour des projets aux dimensions de plus en plus importantes, ce qui n’est pas sans faire écho à l’aspiration récurrente dans l’histoire à faire oeuvre totale, de l’objet au territoire. Finalement, ces consultations remplacent parfois le concours traditionnel et annoncent une évolution depuis le concours de maîtrise d’oeuvre vers le concours d’idée, d’émulation. La première intervention sera tenue par Philippe Dufieux sur les concours d’architecture à Lyon («Le temps des concours internationaux : Lyon (1980-2020)») permettant, à travers différents exemples, de proposer une lecture de cette question dans un contexte qui croise la vision locale avec l’aspiration nationale, si ce n’est internationale de la ville et de l’agglomération lyonnaise. La seconde sera tenue par Alessandro Panzeri avec un regard sur le concours international d’architecture, en mettant en exergue le passage d’une échelle architecturale à une échelle urbaine et territoriale, à travers les exemples du Grand Paris et du Grand Moscou («Consultations internationales: allégories de la métropole au XXIe siècle. Les cas du Grand Paris (2008/2009) et du Grand Moscou (2012)».
En ligne - École nationale supérieure d’architecture de Lyon, jeudi 27 mai 2021, 18h00-20h00
Organisation : Benjamin Chavardès, maître de conférences en TPCAU à l’ENSAL (LAURE-EVS, UMR 5600)
Intervenants : Philippe Dufieux, Professeur à l’ENSAL (LAURE-EVS, UMR 5600) ; Alessandro Panzeri, maître de conférences en HCA à l’ENSAL (LAURE-EVS, UMR 5600)
Conférences en ligne sur ZOOM, le lien de connexion vous sera transmis lors de votre inscription.
Informations pratiques
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