Abbaye, châtelet d'entrée et une partie de la "Merveille", XIIIe siècle.
Maquette en pierre, Édouard Corroyer, entre 1881 et 1884.
Cette maquette en pierre représente la Merveille du Mont-Saint-Michel, sans doute l’un des ouvrages les plus audacieux de la période gothique, ainsi que le formidable projet de restauration conçu par l’architecte Édouard-Jules Corroyer, élève de Viollet-le-Duc, dans le dernier tiers du XIXe siècle.
C’est dans le contexte de la restauration de l’abbaye, confiée de 1874 à 1888 à E.-J. Corroyer, que la maquette de la Merveille est conçue et réalisée. La Merveille désigne l’ensemble de bâtiments construit entre 1211 et 1228 abritant les principales fonctions monastiques de l’abbaye. Elle est ainsi nommée en raison de sa beauté formelle et du prodige architectural qu’a représenté sa construction.
La création de la maquette est le fruit de l’étroite collaboration entre E.-J. Corroyer et Théodore Fouché, entrepreneur de travaux publics. En 1884, alors que les travaux de restauration de la Merveille très controversés sont en suspens, E.-J. Corroyer profite de la 8e Exposition de l’Union centrale des arts décoratifs pour présenter à Paris divers documents, dessins et photographies en lien avec les travaux du Mont-Saint-Michel. Le modèle en pierre de Théodore Fouché, véritable mise en espace du projet de restauration, y est également exposé ; la qualité de la maquette retient l’attention du jury qui décerne à son inventeur une médaille d’argent. Donnée sitôt les portes de l’exposition fermées au musée de Sculpture comparée, ancêtre du musée des Monuments français, la maquette monumentale intègre les salles du palais du Trocadéro en 1885.
Depuis cette date, elle a été démontée et remontée à plusieurs reprises, restaurée parfois de manière inadaptée. C’est pour permettre sa présentation dans les collections permanentes qu’elle a été restaurée en 2016, dans le strict respect des règles déontologiques de la conservation-restauration.