Œuvre d’une vie, ce projet n’a jamais été réalisé mais la portée théorique de cette utopie urbaine a été considérable pour des générations d’architectes car elle aborde l’ensemble des problématiques de la grande métropole du XXe siècle.
Tony Garnier, Premier Grand Prix de Rome en 1899, part pour la Ville éternelle avec un projet de Cité industrielle très éloigné des exigences de l’Académie, dont l’enseignement se fonde sur l’étude des monuments antiques. Imprégné de modernité, l’intérêt de Garnier se porte sur les idées socialistes et laïques développées par Émile Zola, auquel il rend hommage en inscrivant des extraits de son roman Travail (1901) sur les façades des Salles des assemblées au centre de sa cité. Pensée pour une population d’ouvriers sur une trame rectangulaire, la cité industrielle se caractérise par le zonage, c’est à dire l’organisation des quartiers selon leur fonction (industrie, administration, habitations, établissements sanitaires). Les circulations font également l’objet d’une attention particulière. Enfin, les infrastructures sportives et culturelles indispensables à l’épanouissement des habitants se situent au cœur de la ville. « Une Cité industrielle » a été publiée pour la première fois en 1917, puis dans une seconde édition en 1932.
-
La maquette
Une Cité Industrielle (non réalisée), 1899 - 1917, Tony Garnier (1869 - 1948), architecte
Maquette, 2007, échelle 1/5000, métal, Fernando Marza, concepteur, Fabian Asuncion Burguillos, maquettiste
CAPA/MMF/2005.6.1