La célèbre collection des maquettes en plâtre d’Anatole de Baudot conçue pour l’exposition universelle de 1900 est complétée par les directeurs de musée successifs jusque dans les années 1970 pour inclure des maquettes d’édifices majeurs de l’histoire de l’architecture ou illustrant les dernières grandes découvertes archéologiques. La maquette de la basilique de Paray-le-Monial est l’une des maquettes analytiques les plus spectaculaires de la collection.
Cette maquette analytique permet d’apprécier le plan, l’élévation et le couvrement de la basilique de Paray-le-Monial. Très restauré au XIXe siècle, l’édifice est souvent perçu comme une réplique en réduction de la grande église abbatiale de Cluny III, démantelée en grande partie au lendemain de la Révolution française. Il présente un plan à trois nefs et transept saillant. Le chœur à déambulatoire permet un flux continu des fidèles devant les trois chapelles rayonnantes. Comme à Cluny, la voûte est en berceau brisé et l’élévation à trois niveaux : depuis le sol, les grandes arcades en arc brisé sont surmontées d'une galerie permettant l'aération des combles appelée faux triforium, puis un triplet de fenêtres en plein cintre. La lumière diffusée par ces fenêtres hautes baigne la voûte de la nef. À l’extérieur, une savante et harmonieuse gradation des volumes guide progressivement le regard des toitures du chevet vers la tour de la croisée du transept. Cette superposition de volumes élève cet édifice au rang des plus belles créations du monde roman.