Histoire du musée

En 1882, le musée de Sculpture comparée, créé à l’initiative de l’architecte et théoricien de la restauration des Monuments historiques Eugène Viollet-le-Duc, ouvre ses portes au sein de l’ancien palais du Trocadéro, édifice emblématique de l’Exposition universelle de 1878. Ses collections de moulages à grandeur réelle de parties d’édifices contribuent à faire connaître et reconnaître auprès du public l’architecture médiévale française. Cette orientation chronologique le distingue des autres gypsothèques européennes, dont les collections sont essentiellement composées de moulages d’antiques. La dimension architecturale du musée de Sculpture comparée, sensible dès sa fondation, n’aura de cesse de s’affirmer au gré des années, comme en 1887, lorsqu’est inaugurée au Trocadéro la première chaire d’Histoire de l’architecture française du XI^e au XVI^e siècle.

L’année 1937 marque un tournant dans l’histoire de l’établissement, qui prend le nom de musée des Monuments français. Celui-ci se développe au sein du nouveau palais de Chaillot, élevé pour l’Exposition internationale de 1937, en lieu et place du Trocadéro. Le directeur du musée, le médiéviste Paul Deschamps, réorganise les collections de moulages qu’il recentre sur les seuls exemples français. Il conçoit deux départements – le musée des matériaux d'art et l'office de documentation sur les Monuments historiques –, et étoffe le musée d’une seconde galerie, la galerie de peintures murales et de vitraux. L’intention de Paul Deschamps est d’assurer par la copie la pérennité de ces œuvres fragiles, d’en favoriser l’étude, mais aussi d’en faire découvrir les subtiles beautés.

La création de la Cité de l’architecture et du patrimoine, ouverte en 2007 au terme d’une décennie de travaux, s’est accompagnée d’une refonte profonde du musée. Une galerie d’architecture moderne et contemporaine permettant de découvrir les édifices emblématique construits en France depuis 1850 à nos jours est venue compléter les deux galeries historiques du musée. Maquettes, éléments à grandeur, dessins, photographies, films, imprimés, ainsi qu’une réplique à échelle un d’un appartement de la Cité radieuse de Le Corbusier illustrent ce nouvel opus qui, désormais, unit la création architecturale d’hier à celle d’aujourd’hui et de demain.