L’expérimentation de la reconstruction d’Agadir à travers les archives (1960-1972)
La mémoire en œuvre. Recherche et archives d’architecture
Dans le cycle "La mémoire en œuvre", le Centre d’archives d’architecture invite des doctorant-e-s ou de jeunes docteurs, au terme de leur recherche, à montrer comment l’architecture et les architectes émergent à partir du travail sur les archives.
Quelques années après l’indépendance du Maroc, alors que les questions de « décolonisation » sont encore bien présentes, un séisme détruit la presque totalité de la ville d’Agadir. Le cas de sa reconstruction est dans cette recherche un point de départ pour étudier un épisode de l’histoire du Maroc.
À partir de l’étude d’archives, principalement marocaines, et d’un travail de terrain, cet épisode de l’histoire nous permet de comprendre le lien entre l’architecture et l’urbanisme d’une part et la construction d’un pays et de sa politique d’une autre. À partir de la lecture de ce moment « décolonial » de l’histoire, nous découvrons des initiatives, certes ponctuelles mais importantes, dans la construction de l’identité d’indépendance d’un pays et de remise en question des savoirs coloniaux.
Yasmine Bellouch est docteure en géographie à l’Université de Tours, laboratoire CITERES, équipe Monde Arabe et Méditerranée et architecte diplômée de l’école d’architecture de Rabat. Sa thèse étudie le cas de la reconstruction de la ville d’Agadir après le séisme de 1960, en reliant la création de la ville aux enjeux géopolitiques de l’époque, afin de mettre en lumière l'influence que peut avoir un contexte et une politique sur un projet d'urbanisme et d'architecture. Une recherche qui analyse un moment précis de la « quête d’identité » du Maroc indépendant à travers la reconstruction architecturale et urbaine d'Agadir.