En l’absence des Jeux olympiques qui devaient se dérouler cet été à Tokyo et en l’honneur des prochaines olympiades parisiennes, nous vous proposons de remonter le temps en partant à la découverte du projet de stade nautique conçu pour la VIIIe Olympiade par les architectes René Loysel, F. Redont et Louis Süe (1875-1968).
En 1922, le Comité olympique français organise, dans la perspective des Jeux olympiques d’été de Paris qui doivent avoir lieu deux ans plus tard, un concours d’idées dont les résultats sont présentés à l’École des beaux-arts. L’exposition réunit une douzaine de projets qui dévoilent différentes solutions pour implanter les équipements sportifs nécessaires à l’accueil des compétitions d’athlétisme, de tennis ou de pelote basque sur un terrain situé entre la Porte de Saint-Cloud et la Porte Molitor.
Si la presse professionnelle loue la proposition imaginée par Guillaume Tronchet pour le grand stade athlétique de 80 000 places, les architectes Loysel, Redont et Süe élaborent, quant à eux, un imposant stade nautique semi-enterré centré sur un unique bassin de nage, lui-même encerclé par des gradins aux extrémités arrondies qui se déploient en deux volées. En élévation, une rigoureuse alternance entre lignes verticales et portes d’accès en plein-cintre témoigne de la volonté de prendre en compte le dilemme des points d’entrée et de sortie en dissociant les circulations des nageurs et des spectateurs.
Comme les onze autres projets concoctés à l’occasion du concours d’idées de 1922, l’édifice de Loysel, Redont et Süe resta à l’état de papier. Il signale toutefois le prestige grandissant des Jeux olympiques durant l’entre-deux-guerres et le désir de prendre au sérieux l’organisation de cet événement international.