En 1886, la revue La Construction moderne présente le projet d’une tour-phare, dite "la colonne-soleil", dont l’édifice de 360 mètres de haut éclairerait toute la ville de Paris, en lieu et place de… la Tour Eiffel
Présenté en 1885 au comité de préparation de l’Exposition Universelle de 1889, ce projet visait à transformer les nuits parisiennes en journées grâce à l'éclairage électrique, nouveau symbole de puissance et de modernité. La colonne-soleil se voulait un phare capable d’éclairer toute la ville, de Neuilly-sur-Seine au bois de Boulogne, mais aussi un musée de l'électricité, célébrant les avancées technologiques de l'époque.
L'idée d'éclairer une ville depuis des tours colossales n'était pas nouvelle. Des concepts similaires avaient déjà émergés aux Etats Unis, où des pylônes d'éclairage centralisés illuminaient des villes entières. Amédée Sébillot s’en inspire alors pour créer le système d’éclairage révolutionnaire à 100 lampes à arc qui sera posé sur le haut du phare.
La bataille pour la construction de cette tour rivale de la tour Eiffel incarnait une lutte entre deux visions : la pierre contre le fer, l'académisme contre la modernité. Jules Bourdais, célèbre pour son Palais du Trocadéro, représentait une architecture plus classique, tandis que Gustave Eiffel, avec son viaduc de Garabit et la Statue de la Liberté, incarnait plutôt l'innovation et l'ingénierie moderne.
Cependant, malgré ses ambitions et soutiens politiques, la colonne-soleil de Bourdais n'a pas pu rivaliser avec le projet de Gustave Eiffel. Le concours, lancé en 1886, semblait taillé sur mesure pour la tour métallique de 300 mètres d'Eiffel, qui offrait des garanties de coûts et de réalisme de construction.
"Les tours colossales", La Construction moderne, n°35, 12 juin 1886
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