Construire dans les limites planétaires, les commencements
La mémoire en œuvre. Recherche et archives d’architecture.
Dans le cycle "La mémoire en œuvre", le Centre d’archives d’architecture invite des doctorant-e-s ou de jeunes docteurs, au terme de leur recherche, à montrer comment l’architecture et les architectes émergent à partir du travail sur les archives.
« L’architecte est-il destiné à redevenir un artisan-constructeur ? Ou peut-être davantage à s’investir dans l’accompagnement social ? L’architecture est-elle vouée à ne plus se distinguer d’une construction ordinaire ? Doit-elle totalement se passer des équipements sophistiqués et compter sur sa seule morphologie ? Faut-il bannir totalement le béton ? D’ailleurs, faut-il construire encore ? Les questions qui animent les jeunes architectes aujourd’hui auraient été presque impensables il y a vingt-cinq ans. Entretemps, les concepts, les valeurs, les critères d’une « bonne architecture » se sont déplacés. L’idée de ce que doit être l’architecture elle-même s’est déplacée. Dans ma recherche doctorale, j’ai fait l’hypothèse que le basculement s’est opéré dans les années 2000 et qu’il s’est réalisé en opposition à l’introduction des labels environnementaux. Ceux-ci ne se sont pas imposés dans le monde de l’architecture, mais ont obligé les architectes à repenser les fondements de leur discipline afin de la rendre compatible avec les limites planétaires. Retour sur les années 2000 et sur les lieux et moments clés où s’est jouée cette mise à jour écologique de l’architecture. »
Béatrice Durand est chercheuse du ministère de la Culture (LET-LAVUE), architecte de formation et docteure en architecture. Sa thèse soutenue en 2023 a dressé une socio-histoire des bouleversements conceptuels et formels de l’architecture française au début du XXIe siècle. Elle est consultable ici.