« Topographies over time », par Toni Gironès Saderra, Barcelone

"À voir le travail de Toni Gironès, qui a une véritable relation à la pierre comme à la géographie, on pourrait penser qu’il est un spécialiste de la ruine. Tout a commencé en 2003, avec le projet sur le site archéologique du parc La Fornaca, à Vilassar de Dalt, où il a participé à la mise en valeur des fours du Ier siècle av. J.-C. Ni archéologue ni architecte des Monuments historiques, il ne cherche pas à restaurer mais à remettre en scène, d’une certaine manière. À Can Tacò, construit pour surveiller la construction de la via Augusta, il a fait montre d’une intelligence de site. Il n’était pas, là, question de reconstruire une place forte disparue mais d’adapter les ruines qui étaient ensevelies sous des accumulations de matière dont la llicorella. La finesse d’approche se détecte dans une stratégie visant à révéler les anciens murs pour comprendre les aménagements des Romains. Une architecture de gabions redessine ainsi une topographie et, seul édifice nouveau, un pavillon construit dans les mêmes matériaux et la même technique a été réalisé pour accueillir des expositions."

(Francis Rambert, in Archiscopie 36, avril 2024)

Toni Gironès Saderra est architecte, diplômé de l'Escola d'Arquitectura del Vallès (ETSAV) en 1992 et docteur en architecture de l'Universitat Politècnica de Catalunya (UPC) avec la thèse de doctorat « Architectures spontanées, réflexions sur les constantes de l'architecture : la péninsule du Cap de Creus, une topographie dans le temps ».

Il a été professeur à l'Escola d'Arquitectura del Vallès (UPC) de 1993 à 2005, et depuis lors jusqu'à aujourd'hui directeur des études (2005-2012), et professeur à l'Escola d'Arquitectura de Reus (URV), en tant que professeur agrégé.

Il considère l'architecture comme l'un des supports fondamentaux de l'activité humaine, comme un élément médiateur qui permet d'optimiser et de concilier les attributs de chaque lieu. Par conséquent, ce n'est pas tant le terme « architecture » en tant que substantif qui l'intéresse que le verbe « habiter », car c'est ce qui lui donne un sens. Il conçoit ainsi l'habiter comme une expérience et non comme le produit d'une spéculation théorique ou d'une stratégie préalable. Il le projette donc comme une expérience qui surgit de l'intérieur pour être vécue et partagée, résultant d'un mélange de raison et d'émotion.

Il a reçu la médaille d'or du prix international DOMUS, le prix spécial de la XIe biennale d'architecture ibéro-américaine, la biennale espagnole d'architecture et, à plusieurs reprises, le prix FAD. En 2023, dans le cadre du prix Piranesi de Rome et d'Athènes, la proposition faite conjointement avec une équipe de recherche du Politecnico di Milano a reçu le premier prix du concours pour la mise en valeur de l'Acropole d'Athènes et de son site UNESCO.

L’architecte a participé à trois éditions de la Biennale de Venise : 2012, 2014 et 2016. Lors de cette dernière, il a fait partie du pavillon espagnol qui a reçu le Lion d'or de la Biennale. Il a également été nommé deux fois pour le prix européen d'architecture Mies Van der Rohe, le prix d'architecture suisse en 2014 et le prix Borromini pour les jeunes architectes en 2001. 

Son travail a fait l'objet d'une exposition monographique au Musée suisse de l'architecture (SAM) à Bâle en 2013. 

Il a été conférencier et/ou professeur invité dans des universités nationales et internationales, notamment à Rosario, Santa Fe, Posadas et Palerm (Argentine), Santiago (Chili), Escola da Cidade (Sao Paulo), Merida (Mexique), Rabat et Casablanca (Maroc), Ferrara, Trieste, Milan et Cagliari (Italie), ETH-Zurich (Suisse), Aarhus (Danemark), Berlin (Allemagne), Bratislava (Slovaquie), Alicante, Valence, Saragosse, Navarre, Madrid, La Corogne, Grenade et Séville (Espagne), ETSAV, ETSAB, ESARQ, Ramon Llull et UB de Barcelone.