Principe d’un face-à-face entre deux équipes d’architectes, Adrien Verschuere, Baukunst, Bruxelles versus Guillaume Eckly, Barbara Fischer et Mathias Roustang, Gens, Nancy.
BAUKUNST, Adrien Verschuere architecte, Bruxelles
« Notre travail consiste à tisser de nouvelles relations entre les personnes, les choses et la façon dont elles existent. »
Diplômé en 1999 de l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), dont il deviendra professeur invité 20 ans plus tard, Adrien Verschuere commence à travailler à Rotterdam au sein de l’agence OMA-Rem Koolhaas jusqu’en 2001, puis chez Herzog et de Meuron à Bâle entre 2000 et 2003. Il fonde l’agence Baukunst à Bruxelles en 2010, puis à Lausanne en 2017. Combinant l’art et la technologie, Baukunst se plaît à dialoguer et à interagir avec diverses formes de connaissance, s’engageant à explorer l’architecture comme moyen de penser la construction, et à construire des modes de pensée.
Il réalise le parc des Quatre-Vents dans le quartier de Molenbeek-Saint-Jean à Bruxelles (2014), qui, à ses yeux, « renouvelle le modèle […] historique de l’“hortus conclusus” en s’adaptant aux conditions métropolitaines ». Il mène la transformation de l’ensemble du site du Centre sportif Adeps La Fraineuse, à Spa (Belgique), et la rénovation du Parc Rasquinet à Bruxelles (2015-2017). Il est choisi en 2017, avec Bruther, pour réaliser Frame, la maison des médias du nouveau quartier mediapark.brussels (François Leclercq architecte urbaniste). Il a récemment remporté le concours pour la conception de la Manufakture, sur le site Abattoir à Anderlecht.
Sa pratique singulière de l’architecture a fait l’objet d’une exposition à Bozar-Palais des beaux-arts de Bruxelles, sept. 2019-janv. 2020 : « Baukunst - Performance and performativity », présentée à la Solo Galerie à Paris fin 2020.
GENS, Nancy
Mathias Roustang, Guillaume Eckly, Jean-Baptiste Friot, Sylvain Parent et Barbara Fischer architectes
« Le modèle du hangar agricole traduit un niveau de pragmatisme, d’élégance et d’efficacité rarement atteint par les productions d’architectes. Il fait strictement ce qu’il a à faire tout en étant invisible et généreux. »
Natifs de la région Grand Est, où ils ont constitué le collectif d’architectes indépendants Gens en 2009, les cinq sont aujourd’hui dispersés entre Paris, Toulouse et Nancy. Lauréats des Albums des jeunes architectes et paysagistes (Ajap) en 2012, ils ne perdent pas de vue les fondamentaux de ce qui « fait » l’architecture. Les projets d’extension ou de réhabilitation auxquels ils répondent au départ – budgets minimaux, contraintes maximales – relèvent d’une approche du déjà-là paradoxalement étendue jusqu’aux constructions neuves : « Tout projet est la réhabilitation de quelque chose. Il peut s’agir de la réhabilitation d’un plan-masse, d’un élément de décor, ou de celle d’un client. » Ils étudient très tôt les systèmes constructifs et les complexes d’enveloppe du bâtiment les plus performants, pour développer des mètres linéaires de « maison », et non des mètres carrés de façades. Résolument orientés vers une pratique opérationnelle du fait constructif, ils s’autorisent des incartades dans d’autres univers : l’art, l’enseignement, la scénographie…
Parmi leurs réalisations récentes, ils ont livré « sud », transformation d’une petite ferme en 5 appartements à Velle-sur-Moselle, Meurthe-et-Moselle (2013-2016) ; un ensemble chai viticole, habitation et chambres d’hôtes pour le Domaine des Béliers, à Ancy-Dornot en Moselle (2015-2020) ; une étonnante maison funéraire à Damelevières, Meurthe-et-Moselle, construite « selon l’ordre sans faux-semblant du béton préfabriqué » (2017-2020).
Adrien Verschuere, Baukunst, Bruxelles vs Guillaume Eckly, Barbara Fischer, Mathias Roustang, Nancy
Informations pratiques
Plateforme de la création architecturale / Hall d'about
7 avenue Albert de Mun
Paris 16e
Métro Iéna ou Trocadéro