Pierre-Louis Faloci. Une écologie du regard.
Conçue dans le cadre du Grand Prix national de l’architecture, dont Pierre-Louis Faloci est le lauréat 2018, l’exposition est une carte blanche donnée à l’architecte pour expliciter sa démarche et retracer son parcours.
Figure à part, à l’écart des modes, Pierre-Louis Faloci articule sa pratique autour de la notion de « paysage global » qu’il a longtemps développée dans son enseignement et qui constitue le socle problématique où s’enracinent ses convictions d’architecte.
Sa vocation de constructeur est née d’une « obstruction visuelle » : l’édification d’un immeuble devant la maison familiale qui a effacé, alors qu’il avait 13 ans, la vue de son enfance sur la ville de Nice, sur la mer, le grand rocher, les collines, la baie, les Préalpes... Ce « choc optique » accompagnera ses expérimentations théoriques et plastiques autour des rapports « architecture/paysage » qu’il abordera tout au long de sa carrière comme un « tout malléable » pour en architecturer le plus finement possible la perception. Il s’intéressera, en particulier, à la culture du regard dans l’histoire de l’art, la photographie et surtout dans une certaine forme de cinéma.
Son travail de conception se structure depuis plusieurs années autour de notions clés qui cristallisent ses préoccupations architecturales et urbanistiques et ses inquiétudes politiques quant à l’époque contemporaine. Ces thèmes accompagnent la sélection des projets présentés dans l’exposition ainsi que les univers référentiels de l’architecte et leurs héros éminents : Georges Méliès et son atelier pragmatique, Le Nôtre et ses ingénieux dispositifs optiques, Hubert Damisch pour son œuvre théorique et son livre L’Origine de la perspective, Gilles Deleuze pour la question de l’image temps et de l’image mouvement ou encore des cinéastes comme Michelangelo Antonioni, Andreï Tarkovski, Abbas Kiarostami, Yasujirō Ozu, Akira Kurosawa, Roberto Rossellini, Jean-Luc Godard, ect.
L’exposition présente dans une scénographie conçue par Pierre-Louis Faloci, une quinzaine de réalisations majeures, un parcours mêlant architecture et cinéma, de la la ferme viticole de Cacela Velha, dans le sud du Portugal, à l’École d’architecture de Toulouse, du Centre archéologique du Mont-Beuvray au Musée d’art moderne de Céret, en passant par des projets tels que le Centre historique de la bataille de Valmy, le Learning Center de Dunkerque et le Musée archéologique de Mariana en Haute-Corse.
Informations pratiques
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Commissariat
- Pierre-Louis Faloci
- Joseph Abram
Architecte et historien
- Francis Rambert
Directeur du département de la Création architecturale
- Pierre-Louis Faloci