Some like it hot : modernité architecturale, industrie et climat artificiel au XXe siècle

Captation de la conférence prononcée le 7 janvier 2016

Borel Julien

(19..-....) Metteur en scène ou réalisateur

Marino Giulia

Commentateur

Matériaux et techniques novateurs, mais aussi systèmes et procédés industriels inédits : si la « révolution constructive » qui s’opère au XXe siècle est amplement reconnue par l’histoire de l’architecture, les équipements du confort, qui en font pleinement partie, restent un thème le plus souvent négligé, pour ne pas dire simplement ignoré. Et pourtant…gaines savamment mises en couleur qui participent à l’expression des intérieurs « brutalistes »… serpentins d’eau chaude incorporés dans l’épaisseur du plancher confortant la conception du « plan libre »… aérothermes et radiateurs qui se transfigurent en partitions ou alors disparaissent dans les interstices des enveloppes… Ces réseaux de chauffage, ventilation, conditionnement de l’air, paradoxalement encombrants mais souvent invisibles, méritent une nouvelle considération comme des éléments réellement structurants, et non pas – et ô combien à tort – comme des simples composants rapportés, voire accessoires. Les hypothèses des pionniers – de James Marston Fitch à Reyner Banham – demeurent d’une impressionnante actualité : saisir les implications du « projet du climat » dans le « projet d’architecture », par une lecture transversale située à la croisée du sensible et du matériel, ouvre des voies d’interprétation extrêmement significatives de l’architecture moderne et contemporaine. Structuré autour de quelques thèmes fondateurs de cette production d’envergure – de l’industrialisation du bâtiment aux notions de légèreté et transparence – ce survol permet aussi de cerner les raisons culturelles du « design du climat » et du contrôle artificiel de l’ambiance intérieure. Ces pratiques traversent le XXe siècle et influencent très directement, de manière indissociable, tant la conception architecturale que sa mise en œuvre matérielle