« Aux grands hommes, les grandes choses », ces mots de la revue L’Art sacré à propos de Matisse (1950) résume l’ambition des Dominicains Couturier et Régamey au lendemain de la Guerre : réconcilier l’Église et l’art de son temps en faisant appel aux maîtres indépendamment de leur foi. Assy, Vence, Audincourt, Ronchamp…, la querelle suscitée par l’expressionnisme du Christ de Germaine Richier puis l’accueil de l’abstraction, témoignent de cet élan.
Le concile de Vatican II clôt les polémiques en rappelant que l’Église admet l’art de toute époque pourvu qu’il serve les édifices sacrés (1963) et met l’accent sur la participation active des fidèles. Aussi, le renouveau liturgique concentre l’attention sur l’aménagement du sanctuaire et propose des solutions innovantes pour la forme de l’assemblée, tandis que l’Église postconciliaire privilégie le modèle de l’enfouissement selon la parabole du levain dans la pâte. Le retour de visibilité qui marque les années quatre-vingt accompagne une résurgence des commandes. En parallèle au dynamisme de la commande publique, les commissions diocésaines d’art sacré s’intéressent également aux artistes contemporains. Si l’abstraction domine bien souvent dans l’art du vitrail, de nouvelles formes de figuration apparaissent en lien avec un programme iconographique. Plus nettement encore, avec la nouvelle évangélisation, le souci d’articuler visible et lisible se manifeste dans l’agencement de l’espace. Dans les dernières décennies, une affirmation symbolique plus explicite contribue à mettre en valeur la dimension analogique de l’édifice.
Avec Isabelle Saint-Martin, historienne de l’art, directrice de l’Institut européen en sciences des religions, École pratique des hautes études
Informations pratiques
Auditorium
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Paris 16e
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Les valises quelle que soit leur taille et les sacs de grande contenance sont désormais interdits dans la Cité.
Renseignement
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