À l’aube de la dernière décennie du XXe siècle, la tour sans fins s’annonçait comme la plus haute tour d’Europe et le plus haut gratte-ciel du monde construit en béton.
Étudiée pour culminer à 426 mètres et précisément contextualisée, elle aurait été située dans l’alignement de la rue de Rivoli, faisant écho à l’obélisque de la place de la Concorde et légèrement décalée par rapport à l’axe historique allant du Louvre à la Grande Arche de La Défense, dont elle aurait assuré le rôle de campanile.
Cette tour frappe par son exceptionnel coefficient d’élancement et par sa finesse. L’ambition de l’architecte était que ce cylindre, d’un diamètre de 43 mètres et sans noyau central, se perde dans les nuages. Pour réaliser ce jeu de lumière à la fois simple et complexe et pour accentuer cette impression de dématérialisation, l’enveloppe extérieure a fait l’objet d’une conception particulière avec une variation progressive de matériaux allant du granit dans les parties basses au verre dans les parties les plus élevées. Après la guerre du Golfe, la crise économique a empêché sa réalisation.