Reflet de la modernité de la civilisation industrielle et de la machine, la gare du Nord, considérée comme le plus bel exemple des gares parisiennes, se caractérise par la modernité de son parti architectural.
En 1861, l'architecte Jacques Ignace Hittorff prend la direction des travaux de reconstruction de la gare du Nord. Il dessine un bâtiment en forme de « U » caractéristique des premières grandes gares urbaines et une façade monumentale magnifiée par les grandes percées du préfet Haussmann. La gare du Nord fut critiquée en son temps pour la juxtaposition jugée maladroite de deux logiques contradictoires : au volume qui abrite les quais et qui reprend la forme d’un hangar industriel de 200 mètres de profondeur sur 180 mètres de large est associée une façade de pierre au vocabulaire classique ornée de vingt-trois statues représentants les principales villes de destination. Le pavillon central de la gare évoque un arc de triomphe à trois arches, devenu une nouvelle entrée de la ville moderne. La nef centrale du hall de la gare s’étend sur 70 mètres de large et 30 mètres de haut, grâce à l’usage de fermes métalliques d’une portée de 35 mètres environ, soutenues par des colonnes de fonte. Une nouvelle esthétique, adaptée à la destination de l’édifice, apparait.