La prise d’empreinte de ce portail a été exécutée en 1881, dans la perspective de l'ouverture du musée de Sculpture comparée un an plus tard. L'architecte Eugène Viollet-le-Duc, père fondateur du musée, le considérait comme « une des œuvres les plus remarquables et des plus étranges du Moyen Âge ». Chef-d’œuvre de l’art roman bourguignon, la basilique de Vézelay fut le premier chantier de restauration que lui confia Prosper Mérimée, inspecteur général des Monuments historiques.
Voué à la Pentecôte et à la mission d’évangélisation des peuples de la terre, il illustre la perception que les hommes du XIIe siècle se faisaient du monde. Celle-ci se fondait sur la Bible et les récits fabuleux de l’Antiquité compilés par Pline l’ancien dans son Histoire naturelle. Au tympan, les peuples de la terre s'adjoignent aux apôtres ; les êtres fabuleux qui se mêlent aux hommes évoquent les mondes inconnus aux marges de la terre habitée, lieux de tous les fantasmes. Le jeu dense de fins drapés stylisés qui habillent les figures et la qualité graphique de la sculpture leur confèrent un mouvement et une intensité exceptionnels. Dans les médaillons qui encadrent la composition, les signes du zodiaque alternent avec les travaux des mois. La statue de saint Jean-Baptiste adossée au trumeau présentait aux fidèles l’Agneau mystique. Le visage du saint et l’agneau ont été vandalisés à la Révolution.