À la fin du Moyen Âge se développe une statuaire dont les sujets font écho à l’obsession de la mort et la hantise du Salut. Le thème de la Vierge de Pitié veillant le Christ mort se répand en Europe. En France, on dénombre près de deux cent cinquante mises au tombeau, pour la plupart réalisées au XVe siècle ou au début du XVIe siècle.
Dans le nord-est de la France, ce thème connaît une grande diffusion, notamment dans l’église de Saint-Mihiel dans la Meuse, autour de 1554-1564, grâce au génie du sculpteur Ligier Richier. Ce moulage est entré dans les collections du musée en 1895 et 1899, et fut complété en 2005, pour les moulages des murs et voûtes intérieurs de l’enfeu, par l’entreprise Mérindol.
Ces ensembles monumentaux sculptés à taille humaine rassemblent, autour du tombeau du Christ, les personnages de l’Histoire Sainte qui ont participé à ce temps fort du cycle de la Passion : Nicodème et Joseph d’Arimathie, la Vierge soutenue par saint Jean et les trois Saintes Femmes (Marie-Madeleine, Marie Jacobi et Marie Salomé). La scène décrit le moment précis où le corps du Christ, après avoir été descendu de la croix et enveloppé d’un suaire, est déposé dans le sépulcre.
La représentation s’enrichit parfois d’une allusion à sainte Véronique : le linge où s’inscrivit le visage du Christ ou « voile de Véronique » apparaît, comme dans la mise au tombeau de Solesmes. À Saint-Mihiel, le thème gagne encore en ampleur grâce à l’évocation de plusieurs événements ayant précédé l’ensevelissement du Christ : le transport du corps, la préparation du tombeau, l’adieu de Marie-Madeleine et le partage des vêtements du Christ par les soldats romains. Une jeune femme expose encore à l’attention des fidèles la couronne d’épines, rappel de la Passion.