Zombie
Film de George A. Romero (1978, 1h56, États-Unis, Vostfr ; montage européen supervisée par Dario Argento). Avec David Emge, Ken Foree, Scott H. Reiniger. Titre original : Dawn of the Dead.
Cette séance s’inscrit dans le cycle cinéma organisé autour de l’exposition "La Saga des grands magasins", présentée à la Cité de l’architecture et du patrimoine du 6 novembre 2024 au 6 avril 2025.
Dans un monde infesté de morts-vivants, quatre survivants se réfugient dans un centre commercial. George Romero joue avec l'imagerie gore, entrailles sanglantes et chairs putréfiées, et s'attaque à une société de consommation aux pulsions mortifères. Un pamphlet politique et nécessaire. Avec une bande son originale signée Goblin.
La soirée sera présentée par Renaud Dehesdin, comédien, programmateur et fin connaisseur du cinéma US des années 70.
Le film Zombie est une œuvre emblématique, à la croisée du cinéma d'horreur, du pamphlet politique et de la critique sociale. Ce long métrage marque une étape essentielle dans l’histoire des morts-vivants au cinéma et illustre parfaitement les thématiques de consumérisme et d’aliénation que l’exposition explore.
Un huis clos au cœur de la société de consommation
Romero fait du centre commercial Monroeville Mall, où a été tourné le film, un véritable personnage. Lieu de survie et de fantasme consumériste, il reflète les contradictions d’une humanité en déclin. Les zombies, errant sans but dans ce temple de la consommation, évoquent une critique acerbe de l’aliénation moderne. À travers les survivants, Romero interroge la futilité de ce modèle économique, où même le confort apparent ne peut masquer l'absurdité d’une vie centrée sur la consommation.
Une œuvre politique et sociale
Bien plus qu’un simple film d’horreur, Zombie est un manifeste politique. À l’image de son prédécesseur, il aborde des thématiques sociétales majeures. Le racisme, déjà central dans La Nuit des morts-vivants, réapparaît ici avec le personnage de Peter, incarné par Ken Foree. Cependant, Romero élargit son propos en dénonçant également le consumérisme et les violences systémiques. La scène où des policiers interviennent dans un immeuble habité par des communautés précaires est un miroir glaçant des tensions sociales de l’époque.
Une influence culturelle durable
Zombie a connu un destin chaotique en France, interdit jusqu’en 1983 pour sa violence, mais il a durablement marqué la culture populaire. Il a influencé de nombreuses œuvres, comme Shaun of the Dead d’Edgar Wright ou The Walking Dead. La version européenne du film, supervisée par Dario Argento, bénéficie de la bande originale du groupe Goblin, renforçant l’ambiance oppressante et frénétique. Cette collaboration italo-américaine, tout comme la diversité des versions disponibles aujourd’hui (montage américain, montage européen, version hybride), témoigne de la richesse artistique et culturelle de cette œuvre.
Une œuvre intemporelle
En conjuguant l’horreur gore, l’action, et la critique sociale, George A. Romero a créé avec Zombie un film au retentissement mondial. Ce chef-d’œuvre a non seulement défini les codes des films de zombies modernes, mais aussi marqué des générations de spectateurs avec son mélange d’action, de gore et de critique sociale incisive.
La projection de Zombie, dans le cadre de l’exposition La Saga des grands magasins, permet d’explorer la manière dont le cinéma utilise l’architecture pour réfléchir aux enjeux sociaux et politiques. Nous vous invitons à (re)découvrir cette œuvre culte et plonger dans une expérience unique, à la fois terrifiante et fascinante.
Visitor information
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AUDITORIUM
7 avenue Albert de Mun
Paris 16e
Métro Iéna ou Trocadéro
Inscription obligatoire, entrée libre et gratuite dans la limite des places disponibles.
Les valises quelle que soit leur taille et les sacs de grande contenance sont désormais interdits dans la Cité.
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Interdit aux moins de 16 ans