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œuvre du musée

Sainte Elisabethe ou Sibylle

Numéro d'inventaire

MOU.05540

Situation

En réserve

Date d'inscription à l'inventaire

1906

Statut

Propriété de l’État, Cité de l’architecture et du patrimoine, musée des Monuments français

Auteur(s)

Auteur(s) de l'œuvre du musée

Datation

1906

Lors de la sous-commission du 17/01/1885, Louis Courajod lit une "Notice sur les Monuments de la cathédrale de Bamberg" afin de défendre plusieurs propositions d'acquisition de moulages (AMN, 5HH1(3)). Elle commence ainsi: "La cathédrale de Bamberg est certainement, de tous les monuments de l'Allemagne, celui qui renferme les plus beaux spécimens de la sculpture du moyen-Age. Cette opinion, qui s'impose à tout visiteur de la ville bavaroise, est professée depuis longtemps par les savants et les maîtres. Le fondateur du musée de Sculpture comparée, dans le tombe V de son Dictionnaire raisonné d'architecture (page 155) dit que "la statuaire si remarquable de la cathédrale de Bamberg rappelle plus qu'aucune autre en Allemagne les bonnes écoles françaises des XIIe et XIIIe siècles". C'est donc principalement à Bamberg que nous devons aller chercher les monuments allemands dignes d'être confrontés avec nos monuments français." Mais il ne parle pas en particulier de cette oeuvre.
Malgré leur enthousiasme, les propositions de Courajod n'ont pas de suite immédiate. Après une première acquisition grâce à un don de l'Union centrale des arts décoratifs en 1897 (MOU.02688), c'est seulement en 1906 que Bamberg entre au musée. Mais cette fois, c'est en fanfare, puisque six figures sont acquises. Camille Enlart reçoit l'accord du sous-directeur des Beaux-Arts pour "le moulage des cinq pièces les plus importantes de la série des sculptures du XIIIe siècle de la cathédrale de Bamberg" (AMMF, dossier d'oeuvre; lettre du 07/12/1906), auquel s'ajoute un des groupes des ébrasements du portail des Princes.
D'après le registre d'inventaire, c'est l'atelier des Musées royaux de Berlin qui réalise les moulages; de fait, ils sont tous encore aujourd'hui à son catalogue. On ne conserve dans les archives que deux factures de Charles-Edouard Pouzadoux, en date du 31/12/1906, pour la fourniture au musée de deux fois trois moulages de Bamberg (AMN, 5HH5(7) et AMMF, dossier d'oeuvre). Pouzadoux a probablement servi d'intermédiaire entre le musée de Sculpture comparée et Berlin.
Le mémoire du 06/07/1907 signale pour les six statues de Bamberg des travaux de: ajustage, montage, mise en place et scellement, teinte barbotine (AMMF, CAPA 30).

Description

Cette figure féminine âgée, entièrement drapée, est entrée au musée comme une Sibylle. Les historiens de l'art y ont vu plus tard une sainte Elisabeth, en rapprochant la figure de celle de la Vierge (MOU.05539). Elles formeraient alors une Visitation, suivant le modèle de la Visitation de Reims (voir MOU.02142 et MOU.02143). La sculpture de Bamberg est en effet souvent rapprochée de celle de Reims: les plis très creusés des vêtements, très inspirés de l'antique, invitent sans hésiter à des parallèles, tout comme le visage aux traits durs et marqués.
Les dernières recherches ne tranchent plus entre ces deux identifications. L'absence de dais fait douter qu'elle soit aujourd'hui à son emplacement d'origine.
Une liste établie dans les années 1930 au musée de Sculpture comparée (qui devient musée des Monuments français en 1937) range cette statue parmi les oeuvres étrangères "sous l'influence de l'art français". Ceci fait écho à la notice rédigée par Courajod en décembre 1895, et est à replacer dans le grand débat historiographique autour de l'origine de l'art gothique, dont Camille Enlart, directeur du musée de Sculpture comparée entre 1903 et 1927, fut un des acteurs majeurs. Il publie en 1913 un article intitulé « Les cathédrales françaises à l’étranger » dans le Bulletin de la Société des amis des cathédrales: il y révèle l’existence de la chronique de l’église collégiale de Saint-Pierre de Wimpfen, écrite par un certain Burchard de Worms, selon laquelle les travaux de construction conduits sous le décanat de Richard de Diensheim (1268-1278) furent réalisés par un architecte parisien "opere francigeno" (selon l'oeuvre de France). L'expression "opus francigenum" est dès lors reprise comme preuve de l'origine française du gothique, mais a fait long feu aujourd'hui. On comprend néanmoins tout l'intérêt qu'a pu trouver Enlart à l'acquisition de nombreuses sculptures de Bamberg. En effet, peu de monuments étrangers sont aussi massivement représentés dans les collections.

Dénomination

Matières

  • Plâtre
  • Patiné

Dimensions

Prof. : 43 cm

H : 190 cm; l : 54 cm

œuvre de référence

Sainte Elisabeth ou Sibylle

Datation

Avant 1237

Emplacement dans l'édifice

Pilier près de la clôture du choeur oriental

Observation
1237: date de consécration de la cathédrale.

Edifice de référence

Bamberg - Cathédrale

Localisation

Bamberg, Allemagne

Mise à jour le 30/11/2015

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