En 2020, l’artiste en Résidence à la Cité est Nicolas Frize, avec un projet sur « les préoccupations sonores des architect(es)ures » : Trois workshops publics dans le Musée.
Compositeur « anthropologue », Nicolas Frize a occupé une usine, un hôpital, un musée…, pour révéler par une œuvre combien chacun de ces lieux de vie sonne, et signe sa présence par des créations musicales. L’architecte thaï Boonserm Premthada évoquait en 2018 à la Cité « le son des briques » : « en célébrant l’objet dans la lumière, la Modernité a privilégié la vue. Mais la perception d’un espace passe aussi par l’ouïe, le toucher. » L’architecture pourrait-elle mieux orchestrer l'écoute des mondes habités ?
Cette résidence critique de Nicolas Frize consiste en la mise en œuvre de trois workshops publics : pensées comme des recherches-actions, ces séances se déroulent en soirée selon un schéma récurrent : elles commencent par une déambulation du public dans les espaces de la Cité, à l’écoute de divers stimuli sonores organisés de diverses façons, et aboutissent à un échange collectif.
Nous voudrions que notre ouïe jouissante ne se limite pas aux seules salles de concert et que notre écoute soit également sublimée à l’intérieur de nos architectures. Puisque la musique nous incite à l’intelligence de l’esprit, nous élève et nous éclaire, nous rêvons que nos espaces, nos volumes et nos actes nous incitent à la distance, nous proposent des situations singulières, nous poussent à créer et nous offrent des pépites auditives qui modifient le temps, comme le font les montres de Dali !
Le compositeur nous invite pour cela à nous intéresser à ce qui différencie au quotidien nos envies d’écouter et nos simples états d’audition souvent distraits, de même qu’à être conscients des conséquences acoustiques des lieux sur l’intelligibilité, les continuités ou discontinuités, les localisations, distinctions ou séparations... Il s’agit d’une quête sensible, esthétique même, s’attachant à mêler les points de vue, à la fois fonctionnels et poétiques, alternant entre sens et sensation, allant de l’émetteur au récepteur, au partage de l’extime et de l’intime : quel est le rôle du son dans la perception du temps, dans la conscience de la présence, des émotions et dans l’acuité de nos perceptions...
Il ne s’agit pas de concerts, mais de déambulations sonores, interpellant l’architecture de façon générale et du même coup, interrogeant la réponse que font les espaces construits à nos propositions ou opportunités d’usage, à nos besoins qualitatifs de nous entendre, à nos exigences esthétiques, à nos attentes...
Production déléguée : Les Musiques de la Boulangère.
Partenaire : Le CRESSON (centre de recherche sur l’espace sonore & l’environnement urbain).
Information
Attention : Afin de respecter les mesures sanitaires, la réservation d'un billet en ligne est obligatoire.
Entrée gratuite sur inscription, dans la limite des places disponibles.
Les valises quelle que soit leur taille et les sacs de grande contenance sont désormais interdits dans la Cité.
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Interview