Commencée au début des années 1160, Notre-Dame est alors le monument le plus ambitieux de la Chrétienté occidentale ce dont les contemporains ont conscience. Avec plus de trente mètres de hauteur sous voûte dans le chœur, avec un système de contrebutement d’une ampleur inédite, la cathédrale inaugure cette phase de l’architecture gothique marquée par le gigantisme des chantiers jusqu’à Beauvais, en passant par Chartres, Reims et Amiens.
A l’échelle diocésaine, elle sert aussi de référence à des dizaines d’églises paroissiales qui lui empruntent un nombre variable d’éléments, du simple motif ornemental aux grandes lignes de son architecture. On peut être frappé de retrouver l’empreinte très nette de Notre-Dame dans des édifices extra-diocésains qui présentent la particularité d’être proches du milieu royal, ce qui amène à s’interroger sur la dimension politique du monument. On ne peut la réduire à la présence, si déclamatoire soit-elle, d’une galerie des rois dont sa façade accueille le prototype.
Avant même l’achèvement du gros-œuvre dans les années 1240, Notre-Dame avait subi d’importantes transformations avec l’adjonction des premières chapelles latérales et les modifications des parties hautes. Peu après le milieu du XIIIe siècle, la construction de nouvelles façades aux extrémités du transept et celle d’une flèche doit s’examiner dans le contexte de profonde métamorphose du paysage architectural parisien à proximité de la construction de la Sainte-Chapelle. Cette émulation spectaculaire témoigne à nouveau des très hautes ambitions que le clergé cathédral plaçait dans son église.
Dany Sandron, professeur d’histoire de l’art et d’Archéologie du Moyen Âge, Université Paris IV Sorbonne, Centre André Chastel
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Auditorium
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