La renaissance de l'homme sensible
Captation de la conférence prononcée le 12 mai 2011
Au milieu du XXe siècle, tandis que la ville de Mexico étouffe sous l’hégémonie d’un style moderne internationalisé, les « machines à habiter » de la nouvelle bourgeoisie constituent des objets plastiques identiques, parfois absurdes, comme ceux poétiquement épinglés par Jacques Tati quelques années plus tard dans le film Mon Oncle. En 1953, quelques artistes, penseurs et artisans, rassemblés autour du sculpteur Mathias Goeritz, conçoivent un musée expérimental au cœur de Mexico, inspiré des « catégories » humanistes propre à l’art des jardins : émouvoir, rendre disponible, conduire à soi-même, révéler une manière d’être au Monde.«L’architecte de paysages » Luis Barragan (1902-1988, prix Pritzker 1980), partenaire de cette aventure, inscrit les principes de l’Architecture Émotionnelle au cœur de son œuvre, fondée sur l’implication sensible du concepteur autant que celle de l’arpenteur. Voyageur et rêveur, il parcourt les paradis arabes de l’Alhambra, les terrasses de Le Nôtre et les perspectives dérobées du parc baroque italien
Paris : Cité de l'architecture et du patrimoine, copyright 2011