Les Français et leurs jardins
Captation de la conférence prononcée le 7 avril 2011
Le jardin des Français a de moins en moins pour fonction de nourrir la maisonnée, ce qui fut pendant des siècles son objectif essentiel. À la campagne, il était synonyme de potager et sa production suffisait à couvrir en grande partie les besoins de la famille. Il avait bien des traits communs avec le potager urbain, celui des jardins ouvriers devenus plus tard jardins familiaux. Aujourd’hui les jardins familiaux sont voués au loisir plutôt qu’à la subsistance, le potager rural s’est réduit en même temps que déclinait le nombre des agriculteurs. Sous sa forme la plus répandue, le jardin est devenu d’agrément, un agrément qui s’est largement démocratisé en même temps que se développait l’habitat pavillonnaire. Le jardin attenant à la maison, avec son décor standardisé et la haie occlusive qui le protège du voisin, peut apparaître comme le symbole du repli sur la famille et sur l’espace privatif. Mais si le jardin reflète cette tendance, il ne s’y résume pas