Beaucoup d’églises construites depuis 1945 et de nos jours encore sont dépourvues de tout programme iconographique et paraissent vides. Cette absence de décor, parfois dénommée « la mystique du mur blanc », traduit une fascination de l’espace architectural comme tel, elle-même solidaire, d’une part, de l’exaltation du « génie » des architectes à la mode, que les autorités étatiques et/ou ecclésiastiques se flattent de solliciter, et d’autre part d’une saturation de la mémoire rétinienne : bien des chrétiens occidentaux en ont sans doute assez des églises sur-décorées, trop riches en statues ou en peintures.
D’où peut-être la complicité du public. Témoin, en tout cas, les espaces cultuels construits par Le Corbusier (N.-D. de Ronchamp, 1955; couvent de La Tourette, 1959) ou, en date plus récente, la cathédrale d’Evry par M. Botta (1996) ou l’église Saint-Paul de Foligno par M. Fuksas (2009). N’était la présence d’un autel ou d’un crucifix archi-modeste, on peut parfois se demander ce qui les distingue d’une mosquée ou d’une salle de réunion futuriste…
Une église réclame-t-elle obligatoirement un décor, des figures évoquant l’histoire sainte, la doctrine chrétienne ou les saintes personnes en lesquelles le Credo invite à se confier ? L’histoire deux fois millénaire des lieux de culte chrétiens est à cet égard instructive. Elle comporte plusieurs réponses, commandées par des spiritualités distinctes, que le conférencier passera en revue, afin d’aiguiser la réflexion critique et documentée concernant les choix contemporains.
Avec :
François Bœspflug
Historien de l’art, professeur émérite, Université de Strasbourg
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Paris 16e
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Renseignement
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