À la Renaissance, l’avènement d’une élite de marchands fortunés va jouer un rôle moteur dans le renouveau de l’architecture. Le décor des hôtels particuliers participe alors de l’embellissement urbain : pilastres, bustes, guirlandes, arabesques, chérubins, médaillons et autres éléments empruntés au répertoire classique ornent, à partir du XVe siècle, non seulement les cours d’honneur mais aussi les façades sur rue des demeures urbaines.
En témoigne le décor de l’hôtel Jacques Cœur à Bourges, construit au milieu du XVe siècle.
La réussite financière de Jacques Cœur (1400-1456), marchand devenu maître des monnaies puis argentier du roi Charles VII (1403-1461), lui permet de faire construire un hôtel qui rivalise avec les constructions princières.
L’une des deux fenêtres décoratives qui agrémentent la façade orientale de l’édifice serait à son effigie ; l’autre représenterait son épouse, Macée de Léodépart. Le cœur et la coquille qui ornent le centre des quadrilobes des allèges sont en faveur de cette proposition. Dans sa disposition première, le couple se penchait certainement vers la statue équestre de Charles VII qui, avant sa destruction en 1792, surmontait la porte charretière donnant accès à l’édifice.