« On ne sait à quel style le rapporter, ou plutôt on y voit un combat entre le goût gothique et celui de la Renaissance. L’extrême division des parties rappelle le système gothique, mais tous les détails pris en eux-mêmes appartiennent à l’architecture classique ; or, on le sait, elle se prête mal aux caprices qui conviennent au style flamboyant »
Prosper Mérimée, Note d’un voyage en Auvergne, 1838.
Délimitant la place dévolue aux clercs, dans le chœur, de celle des laïcs, dans la nef, ce jubé est exécuté vers 1533 à la demande de l'évêque de Limoges Jean de Langeac, ambassadeur de François Ier à Rome. Déplacé à la fin du XVIIIe siècle au revers de la façade occidentale, il n’offre désormais à la vue plus qu’une seule face sculptée. C’est cependant l’un des rares jubés d’une cathédrale à être conservé, la plupart ayant été détruits à la Révolution.
Si de nombreux éléments comme les dais des statues confèrent à la structure une allure gothique, le décor composé de couronnes, d’arabesques, de vases et de rinceaux, s’inspire de la Renaissance italienne. À l’origine, les armes de Jean de Langeac prenaient place dans les couronnes. Avant d’être vandalisées à la Révolution, des statues de rois et de saints peuplaient aussi les niches. Dans les angles supérieurs, quatre angelots nus tiennent les instruments de la Passion. Au soubassement, six bas-reliefs représentent les scènes mythologiques des travaux d'Hercule, d'après des modèles italiens.