Didier Faustino, invité de la 3e édition du « Salon de l'Ifa», est considéré comme un acteur atypique de la scène contemporaine française. À la fois artiste et architecte, il est reconnu pour ses créations avantgardistes donnant une place centrale au corps et à l'exacerbation des sens.
C'est la seconde fois qu'il exposera au sein de l'institution, car la Cité, alors en pleine préfiguration au Palais de la Porte Dorée, l'avait convié en 2004 à concevoir la scénographie des Nouveaux Albums des Jeunes Architectes, dont il avait lui-même été un des lauréats en 2002. Il avait alors imaginé un dispositif qui avait fait date, avec notamment une «salle du conseil» inspirée de la «war room» du film de Stanley Kubrick : Docteur Folamour. Il revient aujourd'hui, invité par Fiona Meadows, commissaire du «Salon de l'Ifa»,après Jakob + MacFarlane et les architectes de Périphériques.
Pour cette carte blanche, Didier Faustino a élu domicile au coeur des collections historiques du musée. Pensé comme le « salon idéal », Le meilleur des mondes est une installation spécialement réalisée pour la Cité. Elle est conçue comme le reflet déformé d'une assemblée, lieu du rassemblement, espace d'échange, de dialogue et de discussion où s'exerce le pouvoir. Cette «micro nation», aux contours incertains, questionne notre pratique du débat. Les proportions, étranges et fragiles, de cet ensemble, au bord de l'effondrement, invitent le spectateur à s'y projeter à défaut de pouvoir s'y installer. C'est en visitant la galerie des moulages, où les reproductions du Jugement dernier sont si présentes aux tympans des églises romanes, que Didier Faustino a eu l'idée de créer cette salle de conseil revisitée. Il fait appel à notre mémoire en comparant le volume de la galerie Carlu à celui de la salle du manège des Tuileries, occupée par le conseil révolutionnaire. Habitué des transgressions et de la subversion des références culturelles, il a choisi d'implanter son installation Le meilleur des mondes à proximité immédiate des statues-colonnes de la Cathédrale Notre-Dame de Senlis, symboliquement décapitées en 1793. Didier Faustino semble les prendre à témoin, dans un anachronisme digne des peintres du Moyen Âge, qui représentaient les prophètes de l'Ancien Testament assistant à la lapidation de Saint Étienne à la coupole de Cahors, reproduite au premier étage du musée.
Le meilleur des mondes instaure ainsi un dialogue multiforme, grinçant peut-être mais fécond, entre création contemporaine et patrimoine. Ce dialogue est le fruit d'une collaboration étroite entre deux des trois départements de la Cité : l'institut français d'architecture dirigé par Francis Rambert, et le musée des Monuments français, dirigé par Laurence de Finance. Il correspond à la vocation de la Cité et à son souci permanent d'ancrer les réalisations architecturales actuelles dans leur part d'héritage.
Information
L'installation à la Cité s'accompagne de la publication aux éditions A.P.R.É.S. d'un film de Gilles Coudert consacré au travail de Didier Faustino, ainsi que d'un livre. Une rencontre in situ avec Didier Faustino et ses invités aura lieu le 4 décembre à 17h. Adresse Cité de l'architecture & du patrimoine Musée Galerie Carlu Palais de Chaillot 1 place du Tocadéro et du 11 novembre 75016 Paris Tarifs Entrée comprise dans le billet d’accès au musée
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Soutiens
L'installation de Didier Faustino a bénéficié: du soutien du ministère de la Culture et de la Communication / Direction générale des patrimoines (édition du Carnet-DVD); du concours de la Maison Lesage du partenariat média de Paris Première et Radio Nova.