Sélection de références bibliographiques sur le thème de la cabane
RÉFÉRENCES GÉNÉRALES
- Alejandro Bahamon, Anna Vicens Soler, Cabane. L’architecture du vernaculaire au contemporain. Paris : L’Inédite, 200
Le log cabin ou « cabane de rondins », originaire d’Amérique du Nord, est sans doute, du fait de sa simplicité et de sa flexibilité, une des constructions les plus largement reproduites dans le monde entier. Mais le principal intérêt de cette construction, faite à partir de l’empilage et de l’assemblage de troncs d’arbre, est sa relation étroite avec la création de la culture étatsunienne.
- Michel Beauvais, Cabanes. 50 plans détaillés pour construire sa cabane (pas forcément au Canada). Vanves : Hachette, 2019
Cet ouvrage propose cinquante projets de construction illustrés et détaillés pas à pas, accompagnés de conseils d’aménagement pour se sentir bien et en sécurité dans notre abri. Les idées insolites y ont également leur place : le tipi, la tonnelle, la cabane récup’ ou l’igloo... On y trouve aussi un panorama complet des techniques autour de la cabane, comme faire un feu de camp, maîtriser les nœuds, créer sa propre ficelle, choisir les bons outils.
- Yogan Bredel-Samson, Cabanophiles d’ici et d’ailleurs. Les Eyzies-de-Tayac : La Cabane d’Édition, 2017
Cabanophiles d’ici et d’ailleurs est un ouvrage sur les cabanes les plus incroyables et marginales de ces dix dernières années. Cette sorte de carnet de voyage fait découvrir des habitats aux architectures inhabituelles : autoconstruits pour la plupart, ils sont réalisés avec peu d'argent mais beaucoup d'imagination. De la baie d’Halong aux plages de Thaïlande, d’Ushuaïa au Machu Picchu, de San Francisco à l’île de Vancouver, en passant par la Hongrie et la France, les cabanophiles sont nombreux ! Visitées et revisitées, parfois même construites par l’auteur, ces cabanes sont disséminées à travers le monde. Elles vous inspireront peut-être...
- Philippe Burey, Rêve de cabanes, ou l’esprit cabane. Les Jardins de la Brandes, 2022
Philippe Burey propose une réflexion sur les fantasmes qu’engendrent les cabanes de jardins, qui a aussi fait thème d’une exposition qu’il a organisée en 2000 en Dordogne. Il y présente des cabanes de chasseurs, d’artistes, de jeux, de jardiniers, de scouts...
- Sonya Faure, Cabanes. Paris : Flammarion, 2003
Sonya Faure présente près de 200 cabanes, créées par des designers, construites dans des jardins ou installées dans des arbres. Conçues pour s’isoler ou pour recevoir, elles répondent aux critères de l’habitat d’aujourd’hui et sont devenues un thème de prédilection pour les architectes et les designers.
- Urs Peter Flückiger, Combien d’espace ? Thoreau, Le Corbusier et la cabane écologique. Bâle : Birhäuser, 2016
Ce livre explore trois solutions d’habitat minimal accompagnées de leur démarche conceptuelle : la maison de Thoreau à l’étang de Walden, Massachusetts, le cabanon de Le Corbusier à Roquebrune-Cap-Martin et la cabane écologique de la Texas Tech University, dans les hautes plaines du Texas. Les plans et les photographies du livre dévoilent des ressemblances surprenantes entre les trois projets.
- Robin Hunzinger, Éloge de la cabane, Real Productions, 2003, 52 min
Le réalisateur souhaite ici interroger les notions de jeu et d’expérience sensorielle, d’autonomie, de réflexion ou d’utopie qu’implique l’idée même de la cabane. En partant de sa propre expérience de la cabane, dans les Vosges, il ira à la rencontre de ceux qui ont construit la leur, dans d’autres régions de France.
- Christian La Grange, Minimaisons et tiny houses. Une autre manière d'habiter. Escalquens : Terran, 2019
Un espace au rayon d’action limité nous incite à vivre de la façon la plus autonome possible : tout ce qui n’est pas utile est éliminé ou réduit à sa plus simple expression. Adopter une configuration compacte qui reste fonctionnelle et confortable requiert beaucoup d’ingéniosité. Christian La Grange présente 60 minimaisons et tiny houses. Singulières et poétiques, elles sont autant de sources d’inspiration pour qui veut concevoir son chez-soi.
- David Lefèvre, La Vie en cabane : petit discours sur la frugalité et le retour à l’essentiel. Paris : Transboréal, 2015
David Lefèvre, écrivain-voyageur, loue les vertus de la cabane, refuge des âmes rebelles à la marche du siècle. Dans les huttes, isbas, tipis ou yourtes, la nature sert de calendrier et la solitude de réconfort. Offrant vie frugale et recueillement, la cabane permet de goûter une enivrante félicité.
- Fiona Meadows, À l’école des cabanes. Paris : Jean-Michel Place, « Sujet/Objet »/Institut français d’architecture, ministère de l’Éducation nationale, SCEREN-CNDP, 2002
Le livre catalogue de l’opération « Cabanes, construis ton avenir », lancée en 2001 par la mission de l’éducation artistique et de l’action culturelle, détaille les meilleures expériences pédagogiques menées par les enseignants du primaire avec des intervenants, architectes, artistes et plasticiens. C’est un outil pour tous les enseignants qui souhaitent aborder l’architecture avec leurs élèves d’une manière sensible et expérimentée.
- Fiona Meadows, Habiter le campement. Paris : Alternatives, 2016
Architecture de nomades, de voyageurs, d’exilés, d’infortunés, de conquérants et de contestataires, le campement interroge le rapport entre l’état provisoire qu’il symbolise et la notion d’habitat qui implique une pérennité. Le livre, qui compte plus de 300 illustrations, explore les différentes facettes de cet habitat, telles qu’elles se déclinent aujourd’hui.
- Fiona Meadows (dir.), Carton plein ! Treize architectes à l’exercice de la cabane... Catalogue d’exposition, Paris, Cité de l’architecture et du patrimoine/Alternatives, Gallimard, 2010
Treize architectes de France et de Tunisie imaginent des cabanes en carton pour enfants dans le cadre de l'opération « Mini Maousse 4 : construire XXS pour les plus petits ». Ils sont accompagnés d’autres créateurs qui aiment plier, déplier, froisser, couper, coller... jouer avec le carton !
- « Nos cabanes », Les Pieds sur terre, France Culture, 14 décembre 2020
Perchée ou cachée dans les arbres, refuge ou lieu d’habitation, la cabane est un espace de liberté qui ne cesse de faire rêver. C’est ce qu’évoquent ces trois histoires de cabanes, autonomes, éphémères ou résistantes, et toujours au plus près de la nature, installées dans le Doubs, à Clichy-sous-Bois ou dans les secrets de l’enfance.
- « Pourquoi aimons-nous autant les cabanes ? », L’Été comme jamais, France Inter, 11 août 2020
Nous avons toutes et tous, à un moment de notre enfance, imaginé une cabane. Qu’elles soient construites dans un arbre ou d’un drap au-dessus de nos têtes, les cabanes nous renvoient à un monde clos et rassurant. Mais pourquoi avons-nous recours à ces refuges imaginaires ?
- Frank Roots, Ma cabane. Paris : Fitway Publishing, 2005
Frank Roots propose une sélection de cabanes contemporaines : de la yourte kirghize installée dans un loft parisien à la hutte du chasseur, de la cabane d’enfant aux cabanes métalliques conceptuelles ou encore aux cabanes résidences secondaires.
- Kyoshei Sakagushi, Zero Yen House. Japon : Little More, 2004
Les humains peuvent-ils bâtir des maisons comme les oiseaux construisent des nids, c’est-à-dire dont le coût total serait de zéro yen ? C’est ce que propose ce livre de photographies d’habitations de rue, avec ses commentaires humoristiques et ses croquis détaillés, qui reviennent sur le sens de ce que l’on appelle « maison ».
- Catherine Sanchez, En cabanes : des artistes sur la côte atlantique (1964-1989) : chronique et anthologie. Bordeaux : Opales, 1998
En cabanes relate une expérience menée entre le milieu des années 1960 et le milieu des années 1980, par une dizaine d’hommes et de femmes, qui ont vécu de façon plus ou moins alternative dans de simples cabanes de résinier au bord de l’Atlantique, entre pins et sable, dans le sud-ouest de la France. Pas vraiment communauté des années 1970 ni ermites solitaires, ces migrants de l’intérieur ont en fait suivi, sans le théoriser au moment de leur choix, l’exemple de Henry David Thoreau, qui lui aussi en son temps fit d’une rupture une quête.
- Philip Schmidt. Construire une cabane dans les arbres. Issy-les-Moulineaux : Massin, 2019
Cet ouvrage vous permettra de concevoir et de bâtir une cabane solide qui deviendra vite le refuge préféré de votre progéniture. Vous y apprendrez comment assembler une plateforme en altitude, monter des murs, un toit... Vous y trouverez également six plans détaillés pour six cabanes très différentes que vous réaliserez facilement, avec des outils standard et des talents de charpentier amateur.
- Kiyoko Semba, Kesaharu Imai, Microarchitecture. Tokyo : World Photo Press, 2002
Les mangeoires pour oiseaux, les bateaux-maisons, les guichets temporaires, les cabanes, les étals de marché et les paillotes n’ont pas le prestige de la haute architecture, mais démontrent la valeur universelle et l’innovation sans fin de ces constructions souvent négligées. Véritable encyclopédie du commun ou de l’abri de jardin, cet ouvrage s’organise en chapitres facilement reconnaissables et met ainsi bel et bien la microarchitecture à l’honneur.
La cabane, une microarchitecture pour un projet politique/care
- « À nos cabanes ! Aux jardins ouvriers d’Aubervilliers », C’est bientôt demain, France Inter, 10 avril 2022
Après un an et demi de mobilisation et de lutte, le collectif de défense des jardins ouvriers d’Aubervilliers a obtenu une victoire juridique contre la destruction et la bétonisation des jardins. Occasion pour une classe d’étudiants en master d’architecture à l’École nationale supérieure d’architecture de Paris-La Villette de venir faire des travaux pratiques aux jardins d’Aubervilliers et de plancher sur l’architecture bioclimatique comme réponse au changement climatique.
- Bruce Bégout, Le Philosophe et la Cabane. Conférence proposée par Aude Levaillant, pour « L’assemblée des cabanes », Journées nationales de l’architecture, La Cuisine, Nègrepelisse, 2020
Ces réflexions à partir de Diogène, Thoreau, Heidegger et Tiberghien ont eu pour but d’interroger la place qu’occupe la cabane dans le rapport que le philosophe noue avec la pensée. Si, lorsqu’on évoque la cabane, sa relation avec la nature semble évidente, elle peut aussi faire figure de site dévolu à la réflexion, à la méditation et à la contemplation. Il se pourrait également que la révélation la plus cruciale de l’expérience de la cabane ne soit pas celle de l’espace alentour mais du temps, de la contingence et de la périssabilité de toutes choses.
- Cynthia Fleury, Antoine Fenoglio, Éthique et Design. Pour un climat de soin. Paris : PUF, 2024
Cet ouvrage collectif interroge de façon pluridisciplinaire la façon dont les politiques publiques et les initiatives citoyennes doivent mettre l’architecture et le design au service de l’habitabilité du monde, pour contribuer, face à l’urgence écologique, à l’édification de communs capables de résister à l’érosion démocratique et au tout marché, respectueux de l’humain et du non-humain. Ou comment la science appliquée peut servir le changement social.
- Cynthia Fleury, Antoine Fenoglio, Ce qui ne peut être volé. Charte du Verstohlen. Paris : « Tracts », Gallimard, 2022
S’est fait ressentir le besoin de disposer d’un manifeste qui viendrait poser sans hiérarchie ce qui ne peut nous être volé, du silence à l’horizon, de la santé au temps long, de même que les méthodes et approches qui permettraient d’éviter que ce vol ait lieu. Car nous sommes des hommes dont l’humanisme est fragile ; et chacun d’entre nous tisse dans la matière de sa vie des façons de se lier à des collectifs plus régulateurs, tout en assumant un principe d’individuation digne de ce nom, test de crédibilité de l’État de droit. Il s’agit dès lors d’inventer une technique de la furtivité – d’où cette charte tient sa désignation, le Verstohlen –, c’est-à-dire de maintien au monde en y consolidant nos pouvoirs d’agir et nos libertés.
- Lilouanne Gainche, Cabanes et Hétéropie. Mémoire de fin d’études, diplôme supérieur des arts appliqués, mention « Design de produits et services », Toulouse, lycée Rive-Gauche, 2022.
Comment le designer peut-il (ré)interroger le pouvoir hétérotopique de la cabane ? Pour répondre à cette question, il faut commencer par définir ce qu’est la cabane : quelles sont ses origines historiques et géographiques ? Ses usages formels ? Ses typologies ? Dans un second temps, il est nécessaire de se demander pourquoi on construit des cabanes.
- Marielle Macé, Nos cabanes. Lagrasse : Verdier, 2019
Vite, des cabanes ! Pas pour s’isoler, vivre de peu ou tourner le dos à notre monde abîmé ; mais pour braver ce monde, l’habiter autrement, l’élargir. Marielle Macé les explore, les traverse, en invente à son tour. Cabanes élevées sur les ZAD, les places, les rives, cabanes de pratiques, de pensées, de poèmes. Cabanes bâties dans l’écoute renouvelée de la nature – des oiseaux qui tombent ou des eaux qui débordent –, dans l’élargissement résolu du « parlement des vivants », dans l’imagination d’autres façons de dire nous.
« Nos cabanes, avec Marielle Macé et Marie Nimier », France Culture, 30 mars 2019
Dans Nos cabanes, Marielle Macé invite chacun à ériger des cabanes, sur les ZAD, les places, les rives, cabanes de pratiques, de pensées, de poèmes.
- « Cabane, Zad. Habiter autrement avec Murielle Macé », France Culture, 4 juillet 2022
Crise écologique, sociale, migratoire... Nos vies doivent s’adapter en permanence. Alors pourquoi ne pas questionner nos formes de vie et imaginer d’autres façons d'habiter ce monde ? Marielle Macé évoque un trait commun aux mobilisations contemporaines dans le fait de réclamer et de lutter pour d’autres manières de vivre.
- Antoine Marcel, Traité de la cabane solitaire. Paris : Arléa, 2006
Construire et habiter une cabane est un rêve. Qui n’a un jour imaginé de vivre dans une cabane faite de ses propres mains ? Ce rêve peut aussi être un choix. Après avoir largué les amarres, le narrateur – on devine qu’il s’agit de l’auteur lui-même – propose au lecteur une sorte de pèlerinage vers toutes les cabanes de la Terre, de celles en rondins des bûcherons d’Amérique aux ermitages des montagnes de Chine, en passant par les chaumières rustiques des maîtres de thé du Japon. En compagnie de poètes, de vagabonds mystiques – et mythiques – guidés par le désir d’une vie près des forêts et des rivières, le lecteur, en suivant les parcours cultivés, pleins de fantaisie et d’humour du narrateur, s’initie à l’esprit singulier d’une tradition de liberté spirituelle.
- Angélique Thébert, Habiter en ZAD est une manière de réaliser notre « être au monde ». Conférence donnée lors des rencontres de Sophie, « Habiter la nature », Nantes, 7-9 février 2020
Peut-on habiter une ZAD ? La question ne porte pas sur les conditions légales d’un tel acte, mais sur les conditions psychologiques, voire métaphysiques qu’il implique. Peut-on s’accomplir sur un territoire, alors que l’épée de Damoclès de l’administration pèse sur nos têtes ? Les cabanes, cahutes et autres hangars qui parsèment une ZAD offrent-ils le répit et le confort que l’on attend d’un « chez soi » ? Si ce n’est pas le cas, que fait-on quand on s’installe dans une ZAD ?
- Gilles A. Tiberghien, Notes sur la nature, la cabane et quelques autres choses. Paris : Félin, 2023
Ces notes, commencées dans une cabane dans le Vermont, ont été poursuivies durant plusieurs années et à diverses occasions. La cabane est alors progressivement apparue davantage comme un espace psychique qu’un espace proprement physique.
- Gilles A. Tiberghien, « Les cabanes fleurissent partout où il y a des conflits sociaux », Philosophie magazine, novembre 2020
Précaire, bricolée, temporaire, la cabane est l’exact inverse des grands projets d’infrastructures – autoroutes, voies ferrées ou aéroports. C’est l’une des raisons qui expliquent, selon le philosophe Gilles A. Tiberghien, pourquoi les militants écologistes en bâtissent sur tous les territoires de lutte : la cabane permet en effet de rêver d’autres manières de vivre.
- Gilles A. Tiberghien, De la nécessité des cabanes. Montrouge : Bayard, 2019
L’étymologie du mot « cabane » veut dire « petite maison », c’est pourquoi on a pensé que les cabanes étaient à l’origine de l’architecture. Mais on ne fait pas des cabanes comme on construit des maisons, en suivant des plans ! Pour une cabane, on se débrouille sur place avec ce que l’on a, on bricole avec des planches, des draps, de la ficelle. On trouve des chaises, des branches, un arbre tout entier et on invente un monde.
Voir aussi Gilles A. Tiberghien, « Les cabanes sont des lieux qui ont la capacité de nous emporter quelque part », La Terre au carré, France Inter, 8 juin 2020
Alter construire
- Bruit de frigo et Zébra 3, Les Refuges périurbains : un art à habiter. Marseille : Wildproject, 2019
Ce livre retrace un projet unique, la création dans l’agglomération bordelaise de onze refuges périurbains, onze observatoires artistiques d’une métropole en mouvement, reliés entre eux par un système de sentiers et de chemins de traverse.
Ces onze œuvres architecturales en dialogue avec leur environnement invitent le randonneur, l’habitant, le visiteur, à porter un regard nouveau sur le périurbain ; et à redécouvrir, étape après étape, cette nature à portée de ville, dans une itinérance contemporaine inédite, hors des sentiers battus.
- Cabanon vertical, Cabanon vertical : l’usage des formes. Marseille : Wildproject, 2018
Fondé en 2001, Cabanon vertical est l’un des pionniers de cette génération de collectifs qui, entre art et architecture, a renouvelé en profondeur l’aménagement public. Les installations de Cabanon vertical se nourrissent du territoire. En tentant toujours de s’inscrire dans la singularité d’un lieu, elles dessinent un espace public à expérimenter.
Cet ouvrage présente deux décennies de créations, en racontant la façon dont les constructions vivent, sont appropriées et échappent à leurs concepteurs.
- Gilles Raveneau et Olivier Sirost (dir.), Anthropologie des abris de loisirs. Nanterre : Presses universitaires de Paris-Nanterre, 2011 ; books.openedition.org/pupo/3681
Tentes, caravanes, mobile homes, cabanes, cabanons, kiosques, chalets, cabines… les abris convertis ou créés à des fins ludiques sont une réalité bien ancrée dans nos vies. À un tel point que ces objets d’une architecture pensée comme temporaire, provisoire, voire précaire dépassent les frontières de la culture occidentale et traversent les âges.
- Kamo no Chômei, Notes de ma cabane de moine. Paris : Le Bruit du temps, 2010
Récit autobiographique d’une limpide simplicité, « mémorial plein de fraîcheur et de sentiment que l’on pourrait comparer aux livres de l’Américain Thoreau », comme l’a décrit Paul Claudel, les Notes de ma cabane de moine, rédigées en 1212, s’ouvrent par le constat de l’universelle précarité de la vie humaine. Chômei y évoque magistralement ce sentiment de l’impermanence des choses, à travers la précarité des habitations dans lesquelles il a vécu, métaphores d’une vie présente réduite à sa plus grande fragilité. Un classique à méditer pour l’universalité de son propos.
- Sylvain Tesson, Dans les forêts de Sibérie. Paris : Gallimard, 2019
« Assez tôt, j’ai compris que je n’allais pas pouvoir faire grand-chose pour changer le monde. Je me suis alors promis de m’installer quelque temps, seul, dans une cabane. Dans les forêts de Sibérie. J’ai acquis une isba de bois, loin de tout, sur les bords du lac Baïkal.
Là, pendant six mois, à cinq jours de marche du premier village, perdu dans une nature démesurée, j’ai tâché de vivre dans la lenteur et la simplicité. Je crois y être parvenu. Deux chiens, un poêle à bois, une fenêtre ouverte sur un lac suffisent à l’existence. Et si la liberté consistait à posséder le temps ? Et si la richesse revenait à disposer de solitude, d’espace et de silence – toutes choses dont manqueront les générations futures ? Tant qu’il y aura des cabanes au fond des bois, rien ne sera tout à fait perdu. »
- Philippe Simay et Gilles Tiberghien, Les cabanes : prendre refuge ? Enregistrement sonore au Salon du livre de Chaumont, 22-24 novembre 2019
Où prendre refuge dans ce monde abîmé ? La cabane, figure de la précarité, de l’abri à l’heure de la nécessité, petite maison bricolée avec les moyens du bord, cachée sous un pont ou en pleine nature, nous offre pourtant un espace précieux pour imaginer le futur. Asile physique tout comme intellectuel face à la violence du monde, la cabane devient un refuge où s’abriter des tumultes du monde. Philippe Simay et Gilles A. Tiberghien en témoignent.
- « Touche pas à ma cabane ! » épisode ¼, LSD, la série documentaire, France Culture, 27 novembre 2017
Depuis vingt ans, de la porte de La Chapelle à Saint-Martin-le-Beau, l’habitat de fortune se réinstalle en France. D’un côté, un bidonville où 350 personnes s’entassent dans des abris de fortune, de l’autre, une jeune maman installée dans sa cabane individuelle sur un terrain viticole. Deux situations qui ont en commun la fragilité, la menace d’une expulsion et la cabane comme trait d’union. Aux côtés des familles installées dans le camp de la porte de La Chapelle, des énergies se mobilisent pour assurer un avenir meilleur à ces habitants précaires.
Les cabanes et les enfants
- Dominique Bachelart, « “S’encabaner”, art constructeur et fonctions de la cabane selon les âges », Éducation relative à l'environnement, vol. 10, 2012
Parmi les jeux d’enfance, la cabane tient une place spécifique dans le développement de l’être humain par les moments d’initiation, de transition, de socialisation, qui soutiennent l’évolution de l’enfant et de l’adolescent. Mais, si les jeux de cabane perdurent aujourd’hui, la pratique a évolué au fil des générations. Elle est alors significative de la place donnée à l’enfant dans nos aménagements et dans nos choix éducatifs. Cet article analyse les différentes fonctions psychiques et sociales de la cabane.
- Adèle de Bourcheville, Claude Ponti, narrations et maisons imaginaires, La revue des livres pour enfants, 2012, n°268, p138-145
- « Cabanes », 303 : art, recherche, création, no 141, juin 2016
Qu’elle soit de jardin, de chantier, d’enfant, de philosophe ou d’artiste, abri de fortune ou résidence secondaire, perchée dans les branches ou flottant sur les eaux, la cabane hante notre imaginaire autant qu’elle se dérobe à nos yeux, dans les marges et les recoins de nos quotidiens bien réglés…La raison ? Ces constructions éphémères et fragiles incarnent dans nos sociétés de confort et de contrôle une échappée belle, un lieu de retraite dans le monde, un terrain d’expérimentation et d’apprentissage, un espace de mise en culture de soi et de ce qui nous environne.
- Denise Crolle-Terzaghi, Une petite cabane dans mon jardin. Paris : Rustica, 2016
Construire sa cabane... un souvenir ou un rêve d’enfant ? Au fond de votre jardin ou dans un arbre ? Maison de poupée, cabanon à l’allure contemporaine, abri pour les outils ou cabane pour les enfants ? Et si vous l’imaginiez différente et insolite ? Tipi, roulotte, igloo, tente ou simplement gloriette pour s’isoler et prendre un thé : rien n’est impossible.
- Patrice Huerre, « L’enfant et les cabanes », dans Enfance & Psy, no 33, 2006
Les cabanes font partie du paysage infantile, empruntant aux expériences archaïques de l’espèce humaine. Aux différents âges et selon le sexe, leur construction est un jeu « sérieux » qui contribue à répondre aux besoins individuels et collectifs, à sécuriser comme à socialiser. Aussi les professionnels de l’enfance et de l’adolescence, anciens constructeurs de cabanes ou non, doivent-ils les considérer avec toute l’importance qu’elles méritent.
Lire et cabane, histoires imaginaires
- Kôbô Abé, L’Homme-boîte. Paris : Stock, 2001
Cet homme qui a enfoui sa tête et le haut de son corps dans une boîte en carton n’est pas un Diogène cynique réfugié dans un tonneau par mépris de l’humanité. Tourmenté et solitaire, c’est un antihéros, un être mythique dont le mal profond est l’impuissance et pour qui la boîte, à la fois sécurisante et protectrice, est un écran placé entre lui et les autres, destiné à le protéger des contraintes de la société…
- Italo Calvino, Le Baron perché, 1957. Paris : Seuil, 1960
Monté à 12 ans dans les arbres, Côme, baron du Rondeau, décide de ne plus jamais en descendre. Nous sommes en 1770. Des années plus tard, toujours perché, il séduira une marquise fantasque et recevra Napoléon en grande pompe.
- Daniel Defoe, Robinson Crusoé. Paris : Le Livre de Poche, 2003
Après ses premières expéditions, Robinson Crusoé, marin d’York, embarque pour la Guinée le 1er septembre 1659. Mais le bateau essuie une si forte tempête qu’il dérive pendant plusieurs jours et finalement fait naufrage au nord du Brésil. Seul survivant, Robinson parvient à gagner une île située au large de l’Orénoque où il va peu à peu s’assurer une subsistance convenable : il y restera près de vingt-huit ans, d’abord seul, puis accompagné d’un fidèle indigène qu’il baptise Vendredi.
- William Golding, Sa majesté des mouches, 1954. Paris : Gallimard, 1956
Une bande de garçons de 6 à 12 ans se trouve jetée à la suite d’un naufrage sur une île déserte montagneuse, où poussent des arbres tropicaux et gîtent des animaux sauvages. L’aventure apparaît d’abord aux enfants comme de merveilleuses vacances. On peut se nourrir de fruits, se baigner, jouer à Robinson. Mais il faut s'organiser…
- Louis Pergaud, La Guerre des boutons. Paris : Gallimard Jeunesse, 2003
Cela fait des générations que les enfants de deux villages voisins se font la guerre. Les uns sont de Longeverne, les autres de Velrans. Face à Lebrac, dit le Grand Braque, et ses fidèles lieutenants se dressent l’Aztec des Gués et ses troupes. Le jour où une insulte jusque-là inconnue est lancée par ceux de Longeverne, une guerre aussi terrible qu’inattendue est déclarée : l’impitoyable guerre des boutons.
- Henry David Thoreau, Walden ou la Vie dans les bois, 1854. Paris : Gallimard, 1967
En 1845, Henry David Thoreau part vivre dans une cabane construite de ses propres mains, au bord de l’étang de Walden, dans le Massachusetts. Là, au fond des bois, il mène pendant deux ans une vie frugale et autarcique, qui lui laisse tout le loisir de méditer sur le sens de l’existence, la société et le rapport des êtres humains à la nature.
- Robert Louis Stevenson, Voyage avec un âne dans les Cévennes, 1879. Paris : Garnier/Flammarion, 2017
En septembre 1878, Robert Louis Stevenson accompagné d’un âne – mais à pied – traversait en douze jours les Cévennes, du Monastier à Saint-Jean-du-Gard. Dormant sous les étoiles qui avaient éclairé la révolte des camisards, attiré par la voix lointaine d’une flûte, emporté par les ombres qui valsaient en mesure à l’appel du vent, se lavant dans l’eau courante des rivières, amical envers les moines trappistes comme envers les dissidents protestants, il découvrit la magie des rencontres, la complicité des paysages, l’ivresse de la liberté. Trouvant dans une approche sensuelle et poétique de la nature toutes les raisons de croire en l’amour qui allait changer son existence, il ramena de cette marche sur les chemins des bergers le livre le plus cordial et le plus confiant en la vie.
- Brigitte Van den Bossche, « L’esprit cabane dans l’album jeunesse, du terrain de jeu à l’espace imaginaire, de la réserve au refuge », colloque Habiter dans la littérature pour la jeunesse, Paris, 2022
« L’esprit cabane », tel que défini par Brigitte Van den Bossche, met en perspective les enjeux de la construction d’une cabane pour les enfants, à savoir notamment « se retrouver », « s’abriter » et « s’isoler ». Elle démontre que « l’esprit cabane » dépasse largement la sphère de l’enfance en renvoyant par exemple aux créations de « l’anarchitecte » Richard Greaves, qui a érigé une spectaculaire « maison des trois petits cochons » sur un terrain dans la Beauce.
- Hélène Weis, La Cabane. Habiter, une initiation culturelle, colloque du CRILJ, médiathèque Marguerite-Yourcenar, Paris, 15-16 octobre 2021
Informations pratiques
Qui peut s’inscrire ? : Les étudiants de niveau 3e année, licence L3 ou au-delà, ou équivalence, inscrits pour l’année universitaire 2023-2024 ou 2024-2025 dans une école française d'architecture, de design, d’art, du paysage ou dans une école d’ingénieurs.
Calendrier :
21 mars 2024 : lancement du concours
11 octobre : colloque
10 janvier 2025 : rendu phase1
mars 2025 : rendu phase 2
mars 2025 : jury final
juillet 2025 : ateliers de fabrication à l'ESB
Cité de l'architecture et du patrimoine
7, avenue Albert de Mun
75116 Paris
minimaousse@citedelarchitecture.fr